Depuis le début de la grève, chaque jour, un nombre écrasant d’antenne sont sans édition ICI. Le mouvement s’inscrit dans la durée. Rien d’étonnant !
Les RP Bretagne avaient lancé une enquête, sous forme de questionnaire, le 6 octobre dernier.
Les retours sont inquiétants, voire édifiants.
- 94% des personnels ayant répondu au questionnaire constatent que leurs charges de travail et
leurs amplitudes ont augmenté. Pour certains métiers, les 50 heures par semaine sont dépassées. - 90% disent que leurs vies personnelles sont impactées négativement (par exemple abandon du
sport, temps pour vie familiale en soirée raccourci). - 86% expliquent être impactés physiquement ou moralement (fatigue, stress, tension,
cauchemars, insomnie, maux de tête…).
Les salariés qui concourent de près ou de plus loin se plaignent, avant tout, de surcharge de travail, de charge mentale et de fatigue nerveuse.
« Le sentiment d’être corvéable à merci, sans contrepartie de la direction, malgré toutes ces nouvelles contraintes »,
« L’impression d’avoir moins de temps de préparation »
« Des journées plus longues, avec beaucoup à faire et refaire et re-faire »
« Une charge de travail plus importante, plus stressante, avec des horaires en décalé et des amplitudes à rallonge«
Nos collègues doivent aussi jongler avec tant de nouveaux paramètres :
« les Jts sont plus compliqués à faire en régie, plus de séquences avec des risques d’erreurs augmentées : enchaînement de duplex, chroniques, invités, changements d’axes, palettes, fresques… »
Le stress s’invite chaque jour et l’épuisement est inéluctable :
« Je ne pense pas être en capacité de le faire chaque jour travaillé, en absorbant quotidiennement le stress lié à cette dynamique, même si notre journal connaît une plus grande réactivité à l’actualité. »
Un salarié relate une « dégradation fulgurante des conditions de vie au travail, d’une montée en flèche du stress, et beaucoup d’énervement communicatif. »
C’est sans équivoque.
Malgré tous ces efforts, certains salariés évoquent une perte de sens au travail qui s’accentue de jour en jour.
Ils s’inquiètent de l’incohérence éditoriale et du manque d’autonomie. « Depuis septembre, ce qui est proposé sur notre antenne régionale est beaucoup moins qualitatif et moins diversifié autant sur la forme que sur le fond (absence de longs sujets, feuilletons, magazines…), beaucoup de tournages issus d’une invitation presse. Tous les sujets sont traités avec le même degré d’urgence, il n’y a pas ou peu d’anticipation. Cela génère du stress inutile. »
Les salariés demandent « Que l’on nous laisse réaliser les JT correctement et que l’on nous redonne des programmes. »
L’impact sur la vie personnelle est important, aussi : tensions familiales autour de l’organisation de la vie du foyer avec le constat que les contraintes ou les besoins personnels ne sont pas pris en compte.
« Je suis moins disponible pour ma famille », « Je ne peux plus avoir de vie sociale, le soir et ma famille a déjà mangé quand je rentre, ou les enfants dorment. »
Pour résumer certains ont le sentiment « de passer leur vie au boulot »
Conséquences de tout cela, les symptômes physiques apparaissent : douleurs musculaires,
troubles du sommeil, maux de tête, hypertension, fatigue physique et nerveuse…
Epuisement, manque d’autonomie, perte de sens au travail, qualité empêchée, vie personnelle et santé impactées, tous les ingrédients sont réunis pour mener les salariés dans le mur.
Il est urgent de freiner cette tempête.
Continuons à nous mobiliser et à exprimer notre refus collectif de ces conditions de travail dégradées et de ces insuffisances.
Brest et Rennes le 14 novembre.
