
Dans cette ambiance de grève : une direction fébrile, des élu·es combatifs !
C’est en pleine grève, alors que 80% des éditions ICI n’étaient pas diffusées depuis une semaine, que ce CSE de novembre s’est ouvert, avec même un peu de retard, pour faire place aux négociations. En instance ou aux négociations, vos élu·es ont porté haut les couleurs et les valeurs de Sud et de ses adhérent·es. Pendant deux jours, l’atmosphère a été particulièrement pesante.
En parallèle du CSE, la direction n’a cessé de vouloir convoquer les organisations syndicales pour de nouvelles réunions de négociations, alors qu’elle n’avait rien de plus à proposer.
Nous avons refusé de négocier à la va-vite et sous pression.
ICI on rame !

Beaucoup a été dit en négociations, mais les élu·es du CSE se sont particulièrement penché·es sur les problématiques de santé. Depuis le lancement des nouvelles éditions, les déclarations d’accident du travail se sont multipliées : on en recense 14 dans les antennes et 2 au siège, directement liées à ICI. Scriptes, rédacteur·rices en chefs adjoints (RCA) et présentateur·rices sont particulièrement touchés. La direction doit cesser cette maltraitance faites aux salarié·es !
En octobre, la direction lançait sa solution miracle : des « ateliers » menés dans les régions, censés permettre de recenser les « problèmes » et surtout « les besoins ». Ceux-ci ont commencé, sur le modèle d’un « kit » fourni par la direction réseau. Deux ateliers d’1h30. Y sont discutés qui doit créer les storybins, qui répartit les montages…
Des discussions loin, très loin, des annonces.
La direction a sorti une nouvelle promesse fumeuse de son chapeau : un séminaire pour les chef·fes de centre, rédacteur·rices en chef et RCA organisé rapidement.
Sud a également rappelé que les salarié·es non-permanent·es étaient sur-sollicités, car essentiels pour faire tourner la machine ICI. Pourquoi alors maintenir la règle qui limite leurs jours de collaboration dans une année ? « Nous n’abrogerons pas cette règle qui n’a pas vocation à bloquer les systèmes », affirme le DRH du réseau. Ce n’est peut-être pas sa vocation, mais c’est bien son effet !
« Nous privilégierons l’immatriculation de nouveaux CDD dans le vivier à la dérogation aux 120 jours », ajoute-t-il. Il faudra donc continuellement former aux outils et méthodes de France 3 de nouveaux salarié·es, et laisser sur le bord de la route ceux qui s’impliquent depuis des années dans les antennes régionales. Très classe.
Numérique, deux pas en avant, trois pas en arrière.
Lorsque les élu·es ont fait remarquer que les salarié·es du numérique n’avaient pas les moyens de produire un travail de qualité constante, Xavier Riboulet, directeur de la proximité n’a pas hésité à dire que les élu·es ne savaient pas de quoi ils parlaient. Il semble avoir oublié que les élu·es sont avant tout des salarié·es, dont certain·es travaillent sur le numérique. Pas de chance, les deux élues Sud présentes à ce CSE sont précisément… journalistes web. Merci pour la leçon, Monsieur Riboulet !
Après un an et demi de circonvolutions, la direction va pérenniser les coordinateurs numériques dans leur mission. Finalement, aux oubliettes les ambitions de création d’une nouvelle fiche métier : les journalistes sont rédacteurs en chef adjoints, les techniciens chefs de projet numérique, et la coordination du numérique sera une « fonction ». La direction du numérique annonce qu’elle ne travaille pas « aujourd’hui » à la « construction d’un site ICI commun » avec France Bleu. « Un jour », les replay de nos JT seront sur l’application commune… mais « pas pour le moment ».
Nous apprenons également que les nouveaux métiers de « secrétaire
d’édition numérique » et de « chargé d’édition vidéo numérique », annoncés en avril, sont finalement abandonnés.
Le renforcement des services web demandé depuis longtemps par les élu·es, avec deux chargés d’édition numérique par antenne et la généralisation des journalistes spécialisés web, ne semble toujours pas faire partie des priorités de la direction.

Commission diversité et handicap, le combat est encore long.
La commission handicap déplore que les managers et les directions régionales ne soient guère impliqués dans l’inclusion des salarié·es handicapé·es. Aménagements de poste, de matériel et de temps de travail, il faut bien trop souvent se battre pour que les engagements de l’entreprise soient tenus. Nous apprenons également qu’à l’échelle de l’entreprise, les salarié·es en situation de handicap ont beaucoup plus de mal à évoluer professionnellement que les autres salarié·es.

Discrimination ou paresse des services RH ? La direction assure que ces disparités n’ont pas cours dans le réseau régional. Certaines situations individuelles nous laissent pourtant penser l’inverse.
Les élu·es ont pu constater que les services régionaux de ressources
humaines n’appliquent pas toujours les consignes de la direction centrale. Nous apprenons, par exemple, que les congés supplémentaires handicap, notamment destinés aux jours de soins, sont tous débloqués au moment du dépôt du dossier. Alors que certains services RH les demandent à chaque rendez-vous posé !
Le compte-rendu de la commission à lire ici.
Commission emploi-formations, plus de justice ?
Les COCA n’existent plus depuis le début de l’été ! Désormais, les recrutements sont à la main des RH en région. Idem, exit la republication systématique des postes quand il n’y a que des non-permanent·es qui postulent. Sud espère que les intégrations arrêteront enfin de traîner pendant des mois et des mois. Un « COPIL emploi » a désormais la charge de vérifer que la mesure ne fera pas dérailler les chiffres du recrutement en matière d’égalités femmes/hommes, de recrutements de salarié·es handicapé·es, etc. Si le pilotage par les régions ne respecte pas ces obligations de recrutements, les COCA feraient leur retour.

Au 30 juin, 87 scriptes CDD travaillaient dans le vivier, mais seulement 12 étaient mobiles. Il y avait, à la même, date 2.617 salarié·es dans les antennes du réseau, 41 de moins qu’un peu plus tôt, une conséquence de la fin de RCC fin 2022.
On apprend tout de même une bonne nouvelle : les assistant·es d’organisation auront la possibilité de passer planifcateur·ices, ce qui n’est pas du luxe puisque bon nombre d’entre eux et elles effectuent déjà les tâches de cette fiche de poste.
Sud a également demandé à ce qu’un travail soit mené sur la profession de documentaliste : état des postes vacants, vivier de remplaçant·es, diagnostic des difficultés. La direction affirme que ce travail est en cours.
L ‘analyse de l’emploi à lire ici.
Aide au logement, pour tous·tes y compris les non-permanent·es
Beaucoup de salarié·es de France 3 pourraient bénéficier d’aides au logement, mais peu le savent.
Logements sociaux et intermédiaires, aide à l’accession à la propriété, locapass et garants, aide à la
mobilité et aides aux alternants… Les dispositifs sont nombreux et ouverts aux non-permanent·es et
aux nouveaux arrivants.

Les élu·es ont profté de ce point pour rappeler que de nombreux alternant·es se retrouvent en difficulté fnancière parce qu’ils doivent payer deux loyers. Aujourd’hui, les alternant·es journalistes anciennement boursiers ou reconnus salarié·es handicapé·es peuvent bénéfcier d’un défraiement. La direction annonce qu’un travail est en cours pour ouvrir ce dispositif aux alternant·es PTA.
Sud demande que cette aide au logement soit généralisée à tous les
alternant·es ayant un double logement du fait de l’éloignement géographique entre leur école et leur lieu de travail.
Le compte-rendu de la commission à lire ici.
DUERP et PAPRIPACT, protégeons-nous
Les DUERP (Documents Unique d’Évaluation des Risques Professionnels), qui doivent recenser tous les risques
auxquels les salarié·es sont exposé·es, et les PAPRIPACT, qui recensent tous les dispositifs de prévention, sont toujours très inégaux d’une antenne à l’autre. Ils sont bien souvent mal remplis, même s’il y a du mieux par rapport à l’année dernière. Ces documents, archivés 40 ans, engagent pourtant juridiquement l’entreprise.
La prévention des risques reste l’une des plus grosses lacunes, et les salarié·es en font d’ailleurs les frais aujourd’hui avec la mise en place
catastrophique des éditions ICI. Les managers manquent cruellement de formation sur leur responsabilité en matière de santé des salarié·es.
Sachez-le : vous pouvez à tout moment demander à ajouter un risque
auquel vous vous estimez exposé au DUERP. Ainsi, la direction ne pourra pas dire qu’elle n’était pas prévenue.
Le compte-rendu de la CSSCT à lire ici.

Le compte-rendu à télécharger ici
Le prochain CSE du réseau aura lieu les 6 et 7 décembre 2023.
Si vous avez des questions, des doléances, contactez vos élu·es et représentant·es Sud au CSE : Nadia Adell, Johanna Albrecht, Pierre-Olivier Casabianca, Romane Idres et Philippe Perrot, ou vos élu·es et représentant·es Sud en région.

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