Le protocole proposé par la direction ne répond en rien aux attentes des salariés, à toute la force et la détermination que journalistes et techniciens ont montré depuis 20 jours. Vous l’avez exprimé à de nombreuses reprises lors d’assemblées générales, en échangeant entre collègues ou simplement par le fait qu’hier encore, la mobilisation ne faiblissait pas avec 20 JT bloqués sur 23.
En tant qu’organisation syndicale, nous avons le devoir de rester fidèle aux salariés, à notre préavis et à nos revendications.
Or voici ce que propose le protocole de sortie de grève que nous avons refusé de signer :
Sur les amplitudes horaires et la charge de travail :
Aucun changement sur le 12/13. Sur le 19/20, la partie nationale / internationale sera présentée et diffusée successivement depuis quelques antennes du réseau qui seront désignées plus tard par la direction (croisez les doigts). Avec quels moyens supplémentaires pour ces stations ? Rien ou si peu, en tout cas rien n’est écrit. Les autres antennes raccrocheront dessus vers 19h45. Tout ceci ne durera que jusqu’au printemps et avec les hirondelles, les incertitudes reviendront mais en attendant, vous gagnerez… 10 min.
On pourrait se féliciter d’un allègement de la contrainte pour toutes les autres régions, mais l’esprit initial des éditions ICI est bel et bien pérennisé, ce que l’on contestait vigoureusement dans nos revendications.
Sur les 4 jours :
La direction « s’engage à permettre et favoriser, partout où cela est possible et demandé par les salariés, une organisation du travail sur quatre jours, ceci dans le respect des dispositions de l’accord collectif ». Cela veut dire deux choses :
- Que la direction pourra refuser les 4 jours partout où ça ne sera pas possible, selon elle.
- « dans le respect des dispositions de l’accord collectif » implique que tous les journalistes, même au décompte horaire, pourront s’asseoir dessus : en l’état, l’accord collectif prévoit que seuls les PTA peuvent être à 4 jours.
Sans parler de l’usine à gaz qui va être mise en place pour l’occasion, accrochez-vous : La direction du réseau et la direction des ressources humaines présenteront une méthodologie « d’ateliers » (rebaptisés « discussions locales » pour ne pas rappeler de mauvais souvenirs) aux organisations syndicales. Une fois la méthodologie validée, les ateliers pourront débuter dans les régions, service par service, métier par métier, puis les résultats seront présentés dans les instances de proximité, puis en CSE… tout ça va durer des semaines sinon des mois, pour conduire, sans nul doute, à de nombreux refus.
Sur le forfait jour :
Rien sur le fait de faciliter la bascule au décompte horaire pour les journalistes qui le souhaitent, ni d’acter la possibilité pour les journalistes qui n’ont pas signé d’avenant.
Sur les présentateurs :
Aucun engagement sur l’ouverture de négociations sur la fonction présentation.
Sur les non-permanents :
Aucune trace de hausse des seuils de 80 et 120 jours ni de réévaluation des indemnités de défraiement.
Sur l’éditorial :
Le dossier imposé par Paris bascule dans la partie nationale, nous demandions simplement à ce que les régions puissent s’en saisir ou le refuser selon leur besoin. En revanche, les longs formats des week-ends de 7 min sont maintenus et rien ne garantit qu’à l’avenir nous ne subirons pas de nouveaux éléments imposés. Nous demandions la sacralisation de nos parties régionales, c’est tout l’inverse qui nous est proposé.
Et ce, rappelons-le, jusqu’au printemps 2024. Et après ?
On appréciera également la touche de cynisme Orwellien du protocole qui, après avoir listé tous les éléments qui nous seront imposés, rappelle que « le principe général est celui de l’autonomie des rédactions régionales dans la construction de leurs éditions ». Comprenez, « la liberté ce n’est pas de choisir ce que vous faites, c’est de choisir à quel moment du JT vous diffuserez ce qu’on vous a imposé ». Il fallait oser.
Sur les moyens :
La direction valide dans ce protocole ce à quoi elle s’est déjà engagée l’été dernier, à savoir 60 ETP supplémentaires pour le réseau. Elle ajoute cependant, que les régions qui n’ont que 3 scriptes auront une scripte CDI supplémentaire et les régions qui n’ont pas de chef d’édition CDI en auront un. Ces quelques postes seront bien sûr prélevés sur… les 60 ETP promis depuis cet été.
Une scripte supplémentaires dans les quelques antennes où il n’y en a que 3 c’est un bon début, malheureusement on sait déjà que même lorsqu’elles sont à 4 elles sont sous l’eau. Concernant l’attractivité du métier, « Le travail de GPEC sur la filière édition a été engagé et sera approfondi. ». Nous n’en savons pas plus.
Voilà pourquoi Sud refuse de signer ce protocole,
maintient son préavis tous les jours de 19h16 à 20h15
et appelle tous les salariés qui souhaitent obtenir un vrai progrès de leurs conditions de travail à maintenir le rapport de force.
Grâce à votre participation,
soyez sûrs que Sud continuera à négocier et à vous tenir informer.
