Paroles de salarié·es : « j’aimerais dire à la direction… »
Voilà un mois que le réseau régional est en grève. Les salarié·es expriment par cette mobilisation leur désarroi et leur colère.
La direction fait la sourde oreille, trop occupée à orchestrer un jeu de chaises musicales aux postes à responsabilités. Alors pour cette déclaration liminaire, nous avons choisi de laisser la parole aux salarié·es.
Nous leur avons posé la question : « si vous aviez la direction du réseau en face de vous, qu’aimeriez-vous leur dire ? »
Les réponses ne se sont pas fait attendre :
- J’aimerais leur dire… « que nous ne sommes pas des rats de laboratoire sur lesquels ils peuvent tester des formules. Qu’ils doivent faire confiance à leurs collaborateurs quand il s’agit de définir la charge de travail. Que chaque salarié·e est expert de son métier. »
- J’aimerais leur dire… « qu’il y a des humains avec des familles en bas de la chaîne. »
- J’aimerais leur dire… « que passer du temps avec ses enfants le soir est impossible sans contrepartie de l’employeur pour améliorer l’équilibre vie perso/vie pro de ses employé·es. »
- J’aimerais leur dire… « que je trouve ça grotesque de demander à des gens de bosser plus longtemps pour le même salaire. »
- J’aimerais leur dire… « que la charge de travail ne nous permet plus de faire autre chose, ce qui rend le métier de scripte fade, avec moins de réflexion, moins de relationnel, moins d’esprit d’équipe.»
- J’aimerais leur dire… « que la formation de scriptes CDD ne change pas le fond du problème. Les scriptes seront quand même épuisées, mais ce n’est pas grave : « si elles se mettent en arrêt, on aura des scriptes pour les remplacer ». »
- J’aimerais leur dire… « qu’il faut remettre de l’image dans une formule qui en manque cruellement, faisant la part belle aux plateaux, décryptages et autres blabla au détriment du reportage. Les gens nous regardent pour voir leur région, pas pour écouter des journalistes qui parlent à d’autres journalistes. »
- J’aimerais leur dire… « que la qualité des reportages se retrouve amoindrie car il faut remplir plus qu’avant. »
- J’aimerais leur dire… « que le travail est souvent bâclé, ni fait ni à faire. Les présentateurs sont en marathon toute la journée, ils n’ont pas toujours le temps de visionner les reportages. Trop souvent, Paris ne joue pas le jeu et ne donne pas ou trop peu d’indications de lancement. La désinformation, c’est ce qui me pèse le plus dans tout ça. »
- J’aimerais leur demander… « si tout cela est mis en œuvre pour détruire les salarié·es, leur bonne volonté, leur conscience professionnelle pour en faire des marionnettes. Ou bien si c’est une volonté de détruire le service public. »
Vous l’aurez compris, Madame Staes, la colère gronde toujours.
Mais la direction est trop occupée à négocier des promotions pour ses cadres.
Les salarié·es souffrent, et les responsables sont promus. C’est le système Ernotte, un système violent, qui ne devrait pas avoir cours à France Télévisions.
Sud ne renoncera pas à le dénoncer.
