Pas de quoi retrouver le moral !
Sud a tenu à faire une déclaration liminaire sur les nouvelles modalités de remboursement des frais des non-permanent·es, imposées de manière unilatérale par la direction. Les autres organisations syndicales l’ont fait également. Et la pétition écrite par un collectif de non-permanent·es, signée par des centaines de salarié·es, a été officiellement communiquée à la direction du réseau.
Bien que le sujet ne soit pas inscrit à l’ordre du jour de cette instance, les élu·es ont pu échanger une petite heure avec les membres de la direction. Les réponses sont loin d’être satisfaisantes, ce qui n’est pas très étonnant puisque la direction du réseau régional n’est pas à la manœuvre sur cette question.
Non-permanent·es : nouvelles modalités inacceptables !
Samuel Bignon a tout de même apporté une précision sur le découcher de la veille, qui faisait l’objet de nombreuses interrogations chez les non-permant·es. Si les nouvelles modalités sont mises en place, le découcher de la veille sera payé, quoi qu’il arrive.

Prenons un exemple : pour un contrat de trois jours du lundi au mercredi, le salarié aura droit à trois forfaits de 86 euros. Un pour le dimanche soir, un pour le lundi soir, un pour le mardi soir. Et s’il a besoin de rester le mercredi soir car il ne peut pas rejoindre son domicile, la direction lui octroie un forfait supplémentaire.
La précision était bienvenue mais ne suffit pas du tout à rassurer les élu·es, qui rappellent que la plus grosse problématique de ce nouveau forfait est qu’il apparaitra sur la fiche de paie, sera en partie soumis à cotisations, et aura des conséquences sur les indemnités chômage puisqu’il gonflera artificiellement les revenus.
Le DRH et la directrice du réseau n’ont pas grand-chose à répondre là-dessus. Ils admettent simplement que
« les CDD sont importants pour l’entreprise, qui ne pourrait pas fonctionner sans eux. »
À l’issue des débats, les organisations syndicales ont clairement annoncé leur intention de ne pas laisser cette mesure inique passer sans rien dire.
Post-production de Toulouse, rien ne va plus.
Au mois de janvier, les experts du cabinet Plein Sens ont présenté aux élu·es leurs conclusions sur les difficultés rencontrées à la post-production de Toulouse.
Ils soulignaient la présence de troubles psycho-sociaux dûs entre autres à l’organisation du travail et aux rapports sociaux dégradés.
Les élu·es avaient alors voté un avis avec une vingtaine de préconisations pour enfin apaiser la situation et réparer autant que possible les troubles.

Ce mois-ci, la direction nous a présenté ses réponses. Beaucoup d’entre elles reposent sur les épaules du nouveau responsable d’activité de fabrication (RAF), qui prendra son poste au mois d’avril. « Logique », pour la direction, « car c’est lui le manager de proximité ».
Sud craint que la tâche soit bien lourde pour un seul homme et espère que la direction tiendra sa promesse de l’accompagner et de l’assister, pour éviter que le collectif replonge dans une situation difficile et que le cadre lui-même ne se sente pas dépassé par ce chantier conséquent.
On voit tout de même en filigrane les effets délétères du démantèlement de la Fabrique, qui détruit peu à peu les collectifs de travail et crée un éloignement, géographique comme symbolique, entre les décideurs et les salarié·es du terrain.
Risque grave : il faut agir pour que ça ne se reproduise plus !
La situation à la rédaction de France 3 Poitou-Charentes s’est fortement dégradé en quelques mois, poussant les élu·es à demander une expertise pour risque grave. La lecture du rapport des expertes, a laissé un sentiment amer aux élu·es. Quel gâchis !

De nombreuses situations à risque auraient dû être identifiées par la direction et la filière RH, et prises en charge bien en amont. Cela aurait évité tant de souffrance.
Surtout, nous avons collectivement constaté que beaucoup d’autres antennes ont le même terreau fertile pour le développement des troubles psycho-sociaux, la dégradation des rapports et la souffrance au travail.
Manque cruel de formation et d’accompagnement des managers, interventions inutiles -quand il y en a- de la direction de la santé et de la qualité de vie au travail, méfiance envers la hiérarchie, turn-over important sur des postes-clés…
Chacun dans le réseau pourra se reconnaître dans ces problématiques.
Presque tous les mois, les élu·es rappellent l’importance de bien identifier les profils de salarié·es pouvant devenir manager, de les former de manière très complète et le plus tôt possible, et de les accompagner sur le long terme. La direction assure qu’elle le fait, mais admet qu’elle a du mal à obtenir des retours de la part des rédacteurs en chef sur les difficultés qu’ils rencontrent.
Sud rappelle que c’est le signe d’une confiance rompue, voire d’une peur de la hiérarchie. Chacun a peur de dire à son supérieur qu’il rencontre des difficultés, par peur d’être mal vu, peur d’être puni. Mais ne pas parler d’un problème ne le fait pas disparaître, bien au contraire.
Isabelle Staes dit être d’accord et assure vouloir travailler à rétablir la confiance.
De son côté, la filière RH rappelle qu’elle a ouvert » un chantier » sur l’attractivité de la fonction de RCA par le biais, notamment, d’une meilleure formation et d’un accompagnement plus poussé. Problème : cela fait des mois que ce chantier est ouvert, mais il n’aboutit toujours pas.
Il y a urgence à agir, à la fois pour la santé des collectifs de travail, mais aussi pour celle de ces cadres eux-mêmes, qui peuvent se sentir isolés et en souffrance.
Les élu·es ont voté à l’unanimité un avis avec de nombreuses préconisations, des mesures à la fois directement pour l’antenne de France 3 Poitou-Charentes, mais aussi pour l’ensemble du réseau, afin que les autres stations ne vivent pas la même situation.
Santé, sécurité et conditions de travail : doit mieux faire !
- Au Mans, les RP souhaitaient qu’une enquête pour sexisme soit menée à la locale. La direction l’a transformée en diagnostic sans que nous puissions savoir pourquoi et alors même que dans une telle affaire une enquête est obligatoire. La direction s’est engagée à fournir le rapport.
- À la locale de Nîmes, les salarié·es se plaignent de problèmes relationnels et organisationnels. Des tensions qui se passent dans un collectif déjà éprouvé par un passé récent très douloureux. Dans le plan d’action présenté, la direction ne propose pas d’actions de prévention primaire, pourtant essentielles. Ces actions primaires auraient sûrement été proposées par l’expert mandaté par les élu·es du CSE, mais la direction a décidé de contester l’expertise devant la justice !
Une expertise pourtant nécessaire puisque le climat s’est encore dégradé. - En Aquitaine, un journaliste de BEX a été victime d’une chute grave lors d’un tournage. Il est immobilisé durant plusieurs mois. Le DRH de Nouvelle-Aquitaine ne voit pas l’intérêt de faire une enquête. Pourtant lors d’un AT grave, l’enquête conjointe est obligatoire. Les représentant·es de proximité insistent pour la faire. Ils découvrent que les salarié·es du réseau qui travaillent au quotidien sont moins bien assurés que les salarié·es qui partent en zone de guerre. En effet, l‘assurance prise par FTV comporte de nombreuses clauses excluant la prise en charge de certaines prestations comme le portage des repas ou le remboursement d’orthèses.
Résultat : le salarié a dû débourser plusieurs centaines d’euros. Une somme qui pourrait lui être remboursée par FTV. La direction a annoncé qu’elle allait se renseigner.
- Suivi des plans d’actions. Le suivi des plans d’action est très inégal dans le réseau. À Strasbourg, le travail est bien engagé. Ce n’est pas le cas à Antibes, où le dernier plan d’action n’avance pas. À Besançon, les dysfonctionnements restent nombreux. Le Copil, par exemple, se fait sans les RP. La situation ne s’améliore donc pas : une salariée a récemment été déclarée en accident du travail suite à une altercation.
Pour en savoir plus vous pouvez consulter le compte-rendu de la CSSCT extraordinaire du 14 mars.

Plus belle la vie et après ?

Deux ans après la fin de Plus belle la vie, c’est l’heure du bilan. France Télévisions avait promis de suivre les intermittent·es qui travaillaient pour notre groupe. Depuis fin 2022, sur les 200 intermittent·es qui avaient plus de 50 jours de contrat sur 3 ans, 188 ont continué à travailler pour FTV mais seulement 72 d’entre eux ont eu plus de 30 jours de contrat.
La direction nous affirme, sans pouvoir nous donner des chiffres, qu’une partie des intermittent·es de la Fabrique de Marseille continuent à travailler pour la nouvelle formule de Plus belle la vie du groupe TF1 et pour des chaînes privées.
L’emploi toujours en berne dans le réseau régional.
Le compte-rendu de la commission Emploi et formation nous apprend que ces 5 dernières années, les effectifs permanents ont connu une véritable saignée : – 193 ETP (Équivalent temps plein).
Les PTA sont les principales victimes avec 183 ETP perdus en cinq ans. L’an dernier, leur nombre a continué de diminuer puisque sur le réseau, en 2023, 16 ETP ont été perdus.
Chez les journalistes, la baisse du nombre d’ETP est moindre. Depuis 2018 leur nombre a baissé de 10 ETP et l’an dernier il y a eu 7 ETP de plus. Une augmentation qui s’explique par le recours massif aux CDD en fin d’année avec le lancement des éditions ICI.

Concernant le taux d’emploi des non-permanent·es, il est de 14%. Un chiffre qui s’explique par les éditions ICI, mais également par les besoins de remplacement des titulaires en formation, entre autres au NRCS. Des remplacements nécessaires, puisque « c’est de l’investissement pour l’avenir » précise Séverine Thirel, coordinatrice des ressources humaines du réseau France 3.
La direction estime que le taux de non-permanents est trop élevé. Elle souhaite le réduire de 4 points en diminuant, notamment, l’absentéisme.
Bilan social : la direction revoit sa copie.
Poussée par les conclusions du rapport d’expertise du cabinet 3E, la direction du réseau va faire évoluer son bilan social. Un document essentiel pour avoir une image fidèle de la situation sociale de l’entreprise.

Ainsi la direction a décidé de revoir une partie de ses indicateurs et d’être plus rigoureuse. Elle a enfin accepté de fournir les statistiques concernant les accidents du travail (AT) déclarés, une demande que les élu·es formulent depuis longtemps. Jusqu’à présent n’étaient fourni que les données concernant les accidents du travail reconnus. Cet indicateur permettra de mieux cerner les causes des accidents.
Quant au calcul du taux d’absentéisme, il va enfin être harmonisé. En effet, dans le bilan social, ce taux était surestimé. Il va désormais être calculé de la même manière que l’indicateur d’absentéisme présenté en IRP dans les Bilans HSCT.
Avec des indicateurs identiques, les élu·es pourront ainsi avoir une analyse plus fine et donc mieux comprendre les causes de ces absences.
Afin de bien comprendre les causes d’un mal-être dans une antenne et d’intervenir au plus vite, il est important de recenser les accidents bénins dans le logiciel Acciline+. Malheureusement la direction ne le fait pas assez souvent.
Les élu·es demandent à la direction de faire une communication générale pour que les encadrant·es soient en mesure de reconnaître ces accidents bénins et les déclarent systématiquement.
Le compte-rendu à télécharger ici
Le prochain CSE du réseau aura lieu les 17 et 18 avril 2024.
Si vous avez des questions, des doléances, contactez vos élu·es et représentant·es Sud au CSE : Nadia Adell, Johanna Albrecht, Pierre-Olivier Casabianca, Romane Idres et Philippe Perrot, ou vos élu·es et représentant·es Sud en région.

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