La dynamique du vide
Nous sommes le 17 avril, et nous ne savons pas comment nous travaillerons à la rentrée ? Qui sur quatre, qui sur cinq jours ? Paraît-il que les antennes reprendront à leur charge la partie nationale, sans avoir plus de moyens ni de réflexion éditoriale qu’en septembre dernier ?
Nous ne savons pas non plus, par quel miracle technologique, un site internet commun France 3 – France Bleu doit émerger au cours de ces quelques mois ?
Les non-permanent·es, eux, échaudés par la réforme avortée des frais de déplacement et dans l’attente d’une nouvelle version, ne savent même pas s’ils auront toujours les moyens de travailler.

Lors de ces deux prochains jours, parmi un ordre du jour congestionné par la conduite du changement à marche forcée que le réseau subit depuis des années et ses conséquences, nous devrons discuter du transfert des équipes légères de la Fabrique, nouvelle étape d’un démantèlement méthodique, du « rapprochement » des réseaux France 3 et France Bleu, puis la création d’une Direction de la prévention des risques professionnels.
Quel amer contraste. On aimerait qu’il s’agisse d’une mauvaise blague, mais non.
En toile de fond, les annonces du gouvernement, un calendrier législatif qui s’accélère, anxiogène. Pour eux, peu importe le contenu des programmes, la durée de nos Journaux régionaux, le ressenti des téléspectateur·rices comme des auditeur·rices de France Bleu.
Peu importe la diversité des regards, des écritures et l’inquiétude de milliers de salarié·es de France 3 et de Radio France soigneusement tenus à l’écart de leur propre avenir !
Ces interrogations, vitales pour nous et importantes pour celles et ceux qui nous regardent et nous lisent, semblent devenues un enjeu périphérique aux yeux d’une direction sommée par l’Etat à une gouvernance unique.
En déshéritant symboliquement celles et ceux qui chaque jour participent à la fabrication de nos antennes, puisque nous sommes exclus de ces débats, vous vous apprêtez à créer de nouvelles tensions et de nouveaux risques professionnels au sein des antennes.
Vous continuez de faire semblant de ne pas comprendre que la conduite du changement ne peut passer que par la consultation et l’implication des salarié·es qui concourent chaque jour à la fabrication de nos antennes.
Le service public d’information, pour nous, ce n’est pas qu’un mot ou une ligne de crédit, c’est un engagement fort. Il est de notre et de votre responsabilité de ne pas laisser la tutelle nous affaiblir comme d’autres l’ont été.

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