Réseau régional : une fin de saison en eaux troubles.
Dans sa déclaration liminaire, Sud a exprimé ses inquiétudes face au risque de voir arriver l’extrême-droite au pouvoir. Les autres organisations syndicales aussi. La directrice du réseau n’a rien trouvé à dire à ce sujet, et lorsque les élu·es lui ont demandé de commenter, elle a émis une réponse qui semblait tout droit sortie de chat GPT : « tout le monde est attaché à notre audiovisuel public, à la pluralité de l’information et des médias, mais je ne ferais pas de commentaires sur la situation politique actuelle qui peut évidemment préoccuper tout le monde, au-delà de France Télévisions. » Le minimum du minimum.
Bref, le courage, c’est pas maintenant.
Élections législatives.
La direction nous a présenté le dispositif prévu sur les antennes régionales pour les élections législatives : trois soirées débat pendant la campagne, et deux soirées électorales qui s’étendront de 20h à 23h dans chaque région, entrecoupées de deux séquences nationales de 15 minutes fabriquées par FTR.

Le directeur de l’information des régions, Erik Berg, nous informe que sur les 55 débats de la première soirée, 13 candidats du Rassemblement national ont refusé nos invitations ainsi que quelques candidats d’autres partis, à la marge. Pour rester au mieux en conformité avec les règles de l’Arcom en période électorale, il préconise de conserver les preuves écrites des refus (textos, mails), et demande aux rédacteurs en chef d’envoyer un courrier aux candidats qui refusent pour leur rappeler les règles de l’Arcom et les enjeux
démocratiques. Il a fourni une lettre-type dans ce sens. Il indique par ailleurs qu’un débat ne doit être en aucun cas annulé simplement parce qu’un candidat refuse d’y participer. La réponse du journaliste
de France 3 Alpes auprès d’un candidat RN qui ironisait sur la privatisation de l’audiovisuel public a également été évoquée. Erik Berg assure que “le journaliste a bien fait de faire ce qu’il a fait”, et Sud partage ce point de vue.
Sur le numérique, le dispositif prévu pour les soirées électorales est globalement satisfaisant, avec comme préconisation de planification un journaliste en journée, trois le soir, un RCA, et un éditeur web. En revanche, les consignes sur la campagne sont décevantes. La direction du numérique préconise de faire parler les électeurs plutôt que les politiques.
Les élu·es ont rappelé notre rôle de décryptage dans une campagne comme celle-ci, et déploré cette obsession du micro-trottoir, d’autant plus dans un moment aussi critique de notre histoire.
Côté budget, on sait que le coût d’une élection est conséquent, mais la direction du réseau n’est pas capable de nous dire où l’argent sera trouvé. Les élu·es craignent que ce coût soit supporté une fois de plus par les régions, et qu’on demande aux antennes de mutualiser des journaux ou de supprimer des programmes. Une situation d’autant plus inquiétante quand on sait que le budget des antennes est déjà largement grevé en ce moment par les formations Open Média et l’installation des nouvelles régies.

Éditions ICI à la rentrée : un goût de déjà vu.
Erik Berg a présenté les “nouvelles” éditions ICI qui seront fabriquées en région à partir de la rentrée de septembre. “Nouvelles” étant un bien grand mot, puisqu’il s’agit simplement du même projet qu’en septembre 2023, à quelques ajustements prêts. Une formule qui avait provoqué plusieurs semaines de grève dans le réseau…

La mise en place de la semaine de quatre jours pour les personnels impactés par les changements d’amplitude horaire et l’augmentation de la charge de travail était censée compenser n’est pourtant toujours pas actée. Il ne reste que quelques semaines à la direction pour enfin accorder aux salarié·es des conditions de travail acceptables.
Sud restera attentif à ce que leur santé ne soit pas sacrifiée sur l’autel des économies de bout de chandelle.
Bordeaux : déménagement en suspens…
La direction immobilière a pour projet d’acquérir un bâtiment, en partenariat avec Nexity, pour 30 millions d’euros, une somme record pour un déménagement dans le réseau France 3.
Le propriétaire, Groupama, n’est pas satisfait de l’offre et aimerait 40 millions d’euros. La direction assure que France Télévisions n’augmentera pas son offre, mais se donne jusqu’à mi-juillet pour discuter avec les différents acteurs du projet.
Si cela n’aboutit pas, elle cherchera un autre site à acquérir, mais refuse toujours catégoriquement d’envisager la rénovation du site actuel, chiffrée à 22 millions d’euros. Les élu·es, qui avaient déjà émis de vives réserves sur ce projet très coûteux, ont demandé pour la énième fois que les salarié·es du site de Bordeaux soit enfin consulté·es sur leurs besoins. Le directeur de la prévention des risques s’est engagé à ce que ce soit fait — il était temps.

Révision du règlement intérieur : n’ouvrons pas la porte à la censure !

La direction veut réviser le règlement intérieur de l’entreprise. Dans l’ensemble, il s’agit surtout d’une actualisation pour se mettre en conformité avec les évolutions de la loi. Mais l’ajout d’un article sur le “principe de neutralité” a choqué les élu·es. Elle dit qu’il “est interdit aux salariés de manifester leurs convictions religieuses, politiques ou philosophiques” à la fois à l’antenne, mais aussi sur le lieu de travail, en déplacement ou en discutant avec le public.
Sud s’est fermement opposé à cet article, qui va à l’encontre de l’essence même de notre mission, qui entrave la liberté d’expression des salarié·es, et qui ouvre la porte à une censure règlementaire. Une menace d’autant plus grave au vu de la situation politique actuelle. Interrogée, la direction n’a même pas su nous définir le terme “convictions philosophiques”. Nous ne pouvons ouvrir la possibilité de sanctionner un·e salarié·e avec un motif aussi vague. Rappelons par ailleurs que notre charte des antennes, elle-même, fait valoir des convictions politiques et philosophiques, comme la promotion de la diversité, l’égalité et la fiabilité de l’information. Les élu·es ont largement argumenté sur le sujet, essayant d’esquisser, justement, un débat philosophique sur le sens de cette phrase… Nous espérons que la direction a entendu notre démonstration et reverra sa copie.
La charte informatique fait également l’objet d’une révision, notamment pour mieux coller aux avancées technologiques. Le directeur de la cybersécurité nous informe également qu’une charte sur l’utilisation de l’intelligence artificielle est en cours d’écriture.
Nouvelles technologies
► Overdrive. L’expérimentation de l’automate de régie est terminée depuis plusieurs mois, et a démontré que l’outil n’était pas utilisable dans le cadre de nos JT. Pourtant, un groupe de travail teste encore des “fonctionnalités utilisateur”; à savoir le pilotage des serveurs vidéos et synthés, les infos décor, les caméras et les lumières. On
pourrait aisément en déduire que finalement l’expérimentation continue hors de tout cadre règlementaire, mais non nous assure la direction, “on teste juste ce qui a fonctionné pendant l’expérimentation”.

Nous apprenons donc que très prochainement et probablement pour les éditions ICI, les scriptes n’auraient
plus à s’occuper du lancement des synthés. La direction est ravie d’y voir la solution pour leur alléger de leur charge de travail ! Un comble de la part de la même direction qui leur a imposé d’utiliser le logiciel Open Média avant qu’il ne soit opérationnel et qui a alourdi leurs journées avec les éditions ICI…

► UTS et UTN. Dans les unités de tournage au smartphone, les Iphone 11 Pro seront renouvelés petit à petit. Il est envisagé pour commencer de remplacer deux équipements par antenne par des Iphone 15 Pro. Leur mise en service est dans l’attente d’un versionning de l’appli Mojo Pro. Les Iphone 11 pro pourront être utilisés pour le réseau d’ordres ou pour le numérique.
► Alpha 7S. Ils font l’objet d’une forte demande. À la fin de l’année 2024, le réseau régional devrait en compter 110. Ces équipements étaient jusqu’ici financés en central, mais il est probable que les futures acquisitions reposent sur le budget des antennes.
Retrouvez ici l’intégralité du compte-rendu de la Commission Nouvelles technologies
Tour de France féminin
Depuis l’édition de l’an dernier, des avancées ont été obtenues. Ainsi, des chauffeurs vont enfin être mis en place pour réduire le temps de travail des technicien·nes jusqu’ici chargé·es de cette tâche. C’était déjà le cas pour le Tour de France masculin. Certain·es salarié·es feront tout de même beaucoup d’heures. La direction a demandé notre avis sur une dérogation pour effectuer 60 heures par semaine, même si sur le papier le maximum prévu est de 54 heures. Les élus s’interrogent sur l’accumulation des heures supplémentaires sur les différents grands évènements qui s’enchaînent tout au long de l’été. Il est en effet impossible de dépasser 44 heures de travail sur 12 semaines glissantes. Malheureusement, la direction n’a pas d’outil de contrôle pour s’assurer que la loi est respectée. Les élu·es ont rendu un avis favorable, mais demandent que les éléments de suivi leur soient présentés à l’issue de l’événement.
Aides au logement
Alors que des salarié·es sont contraint·es de renoncer à des CDI car les salaires à l’embauche sont trop bas et que les prix des loyers explosent, les élu·es regrettent que la page consacrée aux aides aux logements soit cachée dans Monespace. Pourtant, des aides existent : les salarié·es peuvent se tourner vers Action Logement ou encore l’Association des Entreprises Pour le Logement (AEPL). Ces organismes peuvent apporter une aide pour obtenir un logement social, pour rechercher une location ou pour accéder à la propriété.
Pour en savoir plus, vous pouvez lire le compte-rendu de la commission logement.
Note : les élu·es et représentant·es Sud et CGT n’ont pas siégé la dernière après-midi, pour rejoindre l’appel interprofessionnel à la mobilisation contre l’extrême-droite.
Le compte-rendu à télécharger ici
Le prochain CSE du réseau aura lieu les 28 et 29 août 2024.
Si vous avez des questions, des doléances, contactez vos élu·es et représentant·es Sud au CSE : Nadia Adell, Johanna Albrecht, Pierre-Olivier Casabianca, Romane Idres et Philippe Perrot, ou vos élu·es et représentant·es Sud en région.

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