Derrière la vitrine des Jeux Olympiques, le réseau régional médaille d’or de la
déshérence éditoriale.

Ah qu’il était beau cet été 2024 ! Une « parenthèse enchantée », « grande communion fraternelle », « moment suspendu » : les médias, France Télévisions en tête, s’en sont gargarisés à longueur de journée. On s’en souviendra longtemps de ces Jeux de Paris ! Et tant pis si notre mission de service public en région a été reléguée sur le banc de touche.
À l’heure où le JT de 20 heures tenait plus du magazine des sports que de la grand-messe, sur France 3, c’était la « disette » de l’information régionale. Entre les journaux raccourcis pour faire place aux programmes olympiques, les pages été remplacées par un marbre national de 8 min et la mécanique implacable des JT communs, l’actualité de proximité a été réduite à la portion congrue : deux sujets, parfois même un seul, pour toute une région.
C’était le nouveau jeu de l’été pour les téléspectateurs·trices : trouver dans son JT régional un sujet qui parle de chez soi. Sans oublier la déclinaison du concept sur internet : identifier les infos fraiches parmi une nuée d’articles zombies, exhumés des archives, copiés-collés et partagés à tout-va sur les réseaux sociaux pour tenter de booster les audiences estivales.
La trêve olympique, qui n’existe finalement que dans l’imaginaire de ceux qui veulent y croire, n’est, techniquement, pas encore achevée que la rentrée vient fracasser ce fantasme de la réconciliation générale. Les éditions « ICI » vont reprendre, peu ou prou comme en septembre dernier. À France 3, on ne change pas une équipe qui perd.
Du côté du rapprochement France 3/France Bleu, en instances locales, la direction annonce aux salariés qu’à partir du 1er novembre, il ne faudra plus dire « vous êtes sur France 3 » à l’antenne, mais « vous êtes sur ICI »… Le logo, lui, pourrait même disparaître pendant les tranches régionales.
Mais ça, la direction du réseau France 3 ne semble guère s’en soucier : le sujet n’est même pas à l’ordre du jour de ce CSE.

Alors, si la direction pense que la parenthèse enchantée a anesthésié les salarié·es, Sud rappelle que nous sommes bien réveillés et attentifs à l’avenir du réseau France 3.

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