France Télévisions ou la stratégie de l’effacement
À l’heure où notre Direction devrait essayer de jouer collectif et de s’affirmer face aux enjeux des mutations du secteur audiovisuel, elle zappe celles et ceux du rez-de-chaussée d’un simple clic. C’était donc cela le vrai défi du numérique ?


Bientôt c’est notre ADN qui rejoindra les archives de l’INA : et ce dès le 6 juin prochain, le nom, et donc pour nous l’identité, de France 3 va disparaître sous le rouleau compresseur d’un terme générique, qui sonne comme un avatar, ICI. Avec Tempo et ce mélange contraint d’informations nationales et internationales, le mal était déjà fait auprès de nos téléspectateurs avec des audiences parfois catastrophiques.
Les savoir-faire sont effacés avec la disparition déjà programmée, nous n’en doutons plus, de métiers pourtant exercés avec passion et créativité.
L’Humain est devenu une part variable face à l’IA, face aux réformes, face à une hiérarchie qui, les yeux rivés sur les économies à faire à tous les étages, se montre inébranlable, dès qu’il s’agit d’encourager la polyvalence au mépris des accords, de mutualiser les JT, de supprimer les cars vidéos de la Fabrique… Inébranlable face à la précarisation accrue de nos collègues CDD.

Et puis, il y a cette annonce qui, cette fois, sonne de manière martiale : « la revue du personnel »! Incontournable visiblement pour tous les régiments du réseau… Elle permettra, qui sait, à la direction de repérer, voire de sanctionner les personnels « en dessous des attentes », puisqu’ils sont déjà notés ainsi lors des entretiens. Avec cette revue « garde-à-vous », le spectre de la fusion et un éventuel plan social, l’inquiétude est à son comble.

Sans oublier ces élu·es ou représentant·es de proximité, que l’on essaie d’intimider, à qui l’on demande à eux aussi de s’effacer. Ces éléments gênants, ces empêcheurs de tourner en rond, de réformer, de fusionner, de soustraire. Parce qu’ils agitent le carton rouge (ce qui est leur droit), celles et ceux qui portent la voix des personnels se voient de plus en plus maltraité·s. Ils deviennent, à leur tour, victimes de la machine.
Les salarié·es n’ont jamais refusé les adaptations et les changements, c’est même dans l’ADN de notre média, ils demandent juste du respect et le droit d’exercer leur travail, sans perte de sens.
Une entreprise qui construit son avenir contre ses salarié·es est condamnée à disparaître !
Et nous n’avons pas besoin d’un logiciel pour comprendre que les 5 prochaines années du mandat de Delphine Ernotte seront celles, hélas, du quitte ou double …Pour le service public de l’audiovisuel, pour nos téléspectateurs et nos lecteurs , pour nos emplois !

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