Compte-rendu CSE Mai 2025

Notre futur venant d’être programmé dans le nouveau plan quinquennal de destruction du service public de l’audiovisuel, difficile de créer du lien avec une direction du réseau de plus en plus effacée (notre liminaire). L’absentéisme est en hausse, des collègues sont en souffrance dans plusieurs stations, les cantines de PACA manquent de financement… Et alors ? Ah si, pour la souffrance, il faut cliquer DSQVT et attendre le traitement thérapeutique. Bref, dans cette réalité parallèle, on se réjouit presque de voir le boss de l’immobilier FTV montrer les dents à la lecture d’un rapport qui démonte au sens propre nos espaces de travail : de l’humain enfin !

Santé au travail : ICI on cale !

France Télévisions est en mauvaise santé financière. L’entreprise accuse un déficit de 72 millions d’euros avec le coup de rabot supplémentaire de 26 millions que l’état vient de donner.

Et la santé de ses salarié·es n’est pas meilleure.
On recense une augmentation importante d’accidents du travail, dont 15 sont déjà imputables à la mise en place des éditions ICI. À l’heure où les réformes se succèdent, la souffrance au travail est bien réelle : burn-out, dépression, perte de motivation… Et risque de devenir la norme. La maltraitance devient systémique face à des conditions de travail qui se dégradent (manque de moyens, pression accrue,
perte de sens).

C’est à l’employeur de protéger la santé de ses salarié·es, mais hélas la prévention s’avère bien trop légère. Elle est parfois même inexistante.
La direction met en place les enquêtes trop tardivement avec des plans d’action peu efficaces. De plus, elles ne sont pas toujours restituées de manière collective dans les antennes, malgré les attentes des salarié·es. Le manque d’efficacité de la DQSVT dans la prévention primaire a aussi été évoqué

Est-ce pour protéger l’encadrement ? Les élu·es y voient une forme d’impunité. D’après les élu·es de la CSSCT, la direction devrait être plus dans la consigne, et non dans la tentation d’essayer de convaincre que tout va bien, comme dans les ateliers de “thérapie sociale” à Antibes.

Un dialogue social virtuel alors que l’absentéisme grimpe aux murs !

Rien de surprenant, le taux est en hausse dans le réseau : en 2023, il était de 6,25 % et en 2024, il atteint 6,81 % dans 15 antennes sur 24. Parmi les régions où cette hausse est sensible: l’Occitanie, l’Ile-de-France, PACA, les Hauts-de-France, le Grand Est et les services parisiens du réseau. Le taux reste élevé en Nouvelle Aquitaine, en Normandie et en AURA.

Cela serait imputable, d’après le pilotage social, à des absences longue durée. Mais elles ne touchent, en fait, que 4,66 % des salarié·es selon les élu·es. A souligner, les dépressions et les épuisements professionnels sont des motifs récurrents de ces longues absences.
Un autre chiffre inquiétant : la hausse constante des micro-arrêts de 3 jours et moins. Les élu·es de la CSSCT s’interrogent sur le lien potentiel avec la fatigue et la perte de sens.
À la Fabrique, les accidents du travail ont bondi de 5 à 15 %. Du jamais vu, selon les élu·es de la CSSCT. Parallèlement, la hausse des entretiens chez la ou le psychologue du travail est parlante : de 18 en 2023 à 80 en 2024. Un témoin de la dégradation des conditions de travail.

Espaces de travail : une direction pas très open et même franchement space !

Afin de mieux comprendre la logique ou l’illogisme, c’est au choix, de la direction sur l’aménagement des espaces de travail dans nos stations, le CSE a demandé au cabinet Groupe 3E une expertise libre en s’appuyant sur l’exemple de trois stations qui ont récemment bénéficié d’une importante rénovation (Rennes) ou qui ont déménagé dans de nouveaux bâtiments (Poitiers et Rouen).

Les journalistes évitent les salles de rédac ! On en est même à distribuer des casques anti-bruits à la rédaction de Rennes. Cette expertise révèle également des failles en matière d’ambiance thermique ou lumineuse. Même la sécurité de certains sites est en débat (parkings ouverts et vulnérabilité des accès à Rouen). Ainsi que la pertinence du choix de lieux conviviaux, comme une cafétéria : à Rennes, elle est reléguée au dernier et 5ème étage.

Une expertise balayée du revers de la main par le patron de l’immobilier à FTV dans l’échange particulièrement tendu qui a suivi la présentation de ce travail. Les experts ignorent, selon lui, les contraintes réglementaires qui impactent forcément les projets d’aménagement et de rénovation. Ce n’est pas tout pour Mr Guyon-Sagnier, le flex office … Cela marche !

Tout comme les open space. Un dialogue de sourds, y compris avec l’experte pour laquelle le bien-être au travail conditionne tout projet d’aménagement. Pour les élu·es du CSE, il faut désormais associer les personnels dans l’aménagement des espaces de travail et donner plus de pouvoir au management local et pourquoi ne pas créer une task force interrégionale avec des responsables IMG aguerris à ce genre de travaux, lorsque de gros chantiers sont programmés.

Le Tour de France 2025 : un tour de force pour les salarié·es

Les compteurs du dépassement du temps de travail hebdomadaire vont à nouveau s’emballer !

Environ 190 salarié·es de la Fabrique vont travailler sur le TDF masculin du 5 au 27 juillet. Le départ sera donné de Lille.

21 étapes sur près de 3300 kms. Les plannings prévisionnels présentés aux élus affichent jusqu’à 60h de travail hebdomadaire, alors que la durée légale est fixée à 48 h maximum par semaine. Une dérogation a été demandée du fait du caractère exceptionnel de l’événement. Les horaires doivent prendre en compte les temps de transfert entre 2 villes étapes, l’encombrement des routes aux abords des lignes d’arrivée, les longues périodes d’attente pour sortir des zones techniques.

Autre embûche sur le chemin : le chevauchement, les 26 et 27 juillet, des 2 dernières étapes du Tour de France masculin avec les 2 premières du Tour de France féminin. Les amplitudes seront importantes. Des renforts sont prévus pendant cette dernière semaine. La présentation sera commune.

Les élu·es du CSE ont adopté un avis favorable, mais resteront vigilant·es sur la question du suivi des plannings.

L’activité du CSE en 2024 : prudence budgétaire et réflexion sur le voyage du futur

Le rapport de gestion et d’activité du CSE pour 2024 a été approuvé par l’ensemble des élu·es. Son budget brut est en hausse et il dispose d’une belle assise financière (il faudrait même dépenser plus, soulignent certains élus). Ce fut une année de changements en ce qui concerne les ASC, puisque certaines activités sont désormais gérées au CSE central pour en uniformiser le traitement et pour un meilleur suivi budgétaire. Par ailleurs, il y a un nouveau prestataire Swile pour la carte cadeau… Elle fait office de carte bancaire que le CSE créditera pour les occasions (rentrée scolaire, Noël).

Le vrai débat lors de cette session CSE a d’abord porté sur les voyages. On relève qu’ils coûtent cher au CSE et profitent à peu de salarié·es. Par ailleurs, faut-il encore proposer des destinations lointaines en avion ? Pourquoi ne pas augmenter le nombre de jours de voyages en misant sur le train ? Pourquoi ne pas proposer plus de séjours alternatifs et éthiques dans l’hexagone ? L’exotisme peut être à portée demain ! Voilà les questions que vont tenter de résoudre les membres de la commission voyage, dont les propositions sont d’ailleurs validées par une commission du CSE, celle des marchés.

Un budget moins garni que que les repas en PACA

Un bilan comptable des restaurants des stations d’Antibes et de Marseille était également au menu. Des structures qui connaissent des difficultés financières, bien que leur fréquentation ait augmenté en 2024. En fait, la direction ne veut toujours pas combler le déficit budgétaire de 10 % alors que la subvention allouée n’a pas bougé depuis 2019. Bref, elle ne se sent pas concernée par l’inflation, ni par la hausse des charges de fonctionnement de ces restaurants (personnel, matières premières). Les élus ont unanimement demandé à ce que le financement de ces restaurants d’entreprise, qui jouent par ailleurs un rôle social important, soit adapté à la réalité économique.

Exprimez-vous !

A noter dans vos agendas la date des prochaines élections professionnelles :

  • Le 1er tour aura lieu entre le jeudi 6 novembre et le mercredi 12 novembre
  • Le 2nd tour aura lieu entre le jeudi 27 novembre et le mercredi 3 décembre

Le futur CSE constitutif se tiendra le 9 décembre au matin. Et le premier CSE de cette nouvelle mandature se fera en janvier prochain.

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