Liminaire SUD au CSE des 27 et 28 novembre à Orléans
« Au Printemps, l’antenne de Rouen expérimentera la nouvelle régie automatisée. Celle du futur, du progrès ! Les 8 salariés (sans compter le rédacteur-en-chef ) qui concourent aujourd’hui à la mise à l’antenne des journaux, ne seront plus que 2 ou 3 ! Grâce à qui ? Grâce à notre nouvel ami, Overdrive, Nono le petit robot pour les intimes. Vive l’automatisation ! »
A France 3 vous le savez bien, on est has been. Il faut s’adapter, évoluer, pour ne pas rater le coche. Mais nos métiers, surtout techniques, vont disparaître.
Rappelez-vous l’arrivée des caméras robotisées. La direction assénait aux OPV « vous aurez des choses tellement plus intéressantes à faire que de la mobylette sur un plateau ! » Sauf que la promesse était mensongère et qu’aujourd’hui, le métier d’OPV a été pour l’essentiel vidé de son sens et disparaît peu à peu !
Avec les nouveaux métiers, celui de journaliste lui, ne disparaitra pas, mais il va EVOLUER, selon le dogme en vigueur dans la société. Alors qu’on lui parle sans cesse de contenu, le journaliste, futur Rémy Bricka de l’audiovisuel, devra pallier la disparition des métiers techniques.
Souvenez-vous de l’arrivée des Aviwest qui a sonné le glas des DSNG et transformé le JRI en opérateur transmission, régulièrement au détriment du tournage, donc du contenu !
La méthode utilisée par la direction est violente et perverse : une fois qu’un métier n’existe plus, elle pratique l’autosuggestion : « Qu’est-ce qu’il vous plairait de faire dans l’entreprise ? »
Mais elle ne propose rien et ne fait que charger encore un peu plus la barque de ceux qui restent aux commandes et en soute avec pour seul objectif tripler le temps d’antenne régional d’ici 2022 ! A n’importe quel prix du moment que ça ne coûte rien, faisant fi de la qualité de l’information de proximité et de ceux qui vont rester sur le carreau !
La direction feint le dialogue et la co-construction. Elle impose.
En témoigne l’actuelle négociation sur l’expérimentation de la régie automatisée à Rouen. C’est à marche forcée qu’elle la mène. A peine démarrée, il faut déjà signer, vite, très vite, sans garde-fous, sans moyens syndicaux pour suivre de près cette expérimentation, alors que côté salarié·e·s, le volet social et l’emploi sont les enjeux majeurs de ce projet.
Le choc sera violent, certainement le plus violent de tous les plans sociaux depuis l’éclatement de l’ORTF. Pourtant la Direction se fait pressante. Il faudrait acter cet accord d’expérimentation en un temps record, validation express d’un très probable arrêt de mort de la plupart des métiers techniques de la régie.
Non, la phase de négociation n’est pas une formalité administrative.
Elle concerne l’avenir de centaines de salarié·e·s. Elle doit se tenir sérieusement,
apporter plus de garanties avant d’envisager une date de signature.
Sud ne fermera pas les yeux sur la fracture sociale bien réelle qui s’annonce.