Ça va trop vite… Il faut Temporiser !
Note préalable : les élu·es ont décidé de ne pas siéger le deuxième jour du CSE Réseau, prévu le 23 mars, pour s’inscrire dans le mouvement de grève national contre la réforme de retraites et le passage en force du gouvernement. De nombreux points à l’ordre du jour n’ont pas pu être traités.

Tempo : la valse des éléments de langage

Comme nous l’avions déjà indiqué dans notre liminaire, obtenir des informations sur le projet Tempo, dont le lancement est prévu le 4 septembre, relève du parcours du combattant.
Comme chaque mois, les élu·es ont remonté les inquiétudes grandissantes des salariés sur l’impact de Tempo, notamment sur l’augmentation de la charge de travail, le changement des amplitudes horaires, l’indépendance éditoriale des régions.
Comme chaque mois, nous avons été confrontés à une valse d’éléments de langage vides de sens : « points d’adhérence entre le siège et les régions », « isopérimètre », « consolidations et validations des
process », « dispositif éditorial »…
Difficile de trouver des réponses concrètes dans toute cette novlangue
habilement maîtrisée par Sophie Guillin, directrice de l’équipe projet.
Un budget au doigt mouillé
Le budget, parlons-en. Aucune référence à Tempo dans le budget 2023, c’est la première surprise. Mais on apprend également que le budget prévoit de faire des économies sur les frais de mission en 2023. À l’heure où l’inflation touche tous les domaines, cette prévision parait surréaliste.
Pour trouver de l’argent supplémentaire, Sud s’interroge : pourquoi le réseau régional ne récupère-t-il rien sur les recettes publicitaires du
numérique ? Le directeur financier du réseau confirme que les publicités qui précèdent les vidéos des reportages et des émissions rapportent de l’argent à l’entreprise, mais comme elles sont hébergées sur un serveur national, il est difficile, voire impossible de savoir quelles régions génèrent quels pourcentages de recettes. C’est noté. Mais dans ce cas, pourquoi ne pas répartir équitablement les recettes entre les directions régionales, plutôt que de les sortir complètement du budget du réseau ? Le directeur financier « ne voit pas l’intérêt ». Incompréhensible !

Relégitimer la place des représentants syndicaux

À la suite d’un conflit entre salarié·es représentant·es syndicaux à Antibes, le cabinet d’experts mandaté par le CSE a rendu son rapport. Il souligne, des carences du côté d’une direction locale qui a brillé par son absence de prévention et d’accompagnement au mépris de son obligation légale et l’importance de clarifier les rôles et les attributions des délégué·es syndicaux et des représentant·es de proximité. Pour
rappel, ils ont tous la même légitimité à exercer leur mandat, quel que soit le résultat des élections professionnelles. Les élu·es du CSE ont voté une résolution préconisant notamment d’améliorer les
modalités du dialogue social en local avec la mise en place d’une formation conjointe élus / délégués syndicaux / direction, et des réunions mensuelles entre délégués syndicaux et la direction.
Sur le plan national, les élu·es demandent une redéfinition des « équipes de veille locale », un dispositif qui n’est pas encadré légalement et dont le fonctionnement dépend souvent des personnes qui y participent, et a établi une série de préconisations pour améliorer le traitement des questions de santé au travail et de prévention des risques professionnels.
Sud souligne l’importance de l’équité de traitement et du respect du rôle des représentant·es syndicaux par les managers, à tous niveaux de la ligne hiérarchique, et ce dans tout le réseau France 3.
Les élu·es du CSE ont voté une résolution. Seule la CFDT s’est abstenue.
Agressions de journalistes, Sud demande une prise en charge rapide et franche
Ce sujet n’était pas à l’ordre du jour mais a été abordé en début de réunion. En pleine crise politique et sociale, la sécurité des journalistes est mise à mal. Le samedi 4 mars, une équipe de journalistes a subi une agression de la part des forces de l’ordre à Nice. La direction régionale a mis beaucoup trop de temps à réagir, et il a fallu
l’intervention de la direction du réseau pour qu’ils prennent en charge les équipes.
Sud estime que les managers, à tous les niveaux de la ligne hiérarchique, doivent s’assurer de la santé des salarié·es et les soutenir dans ces situations.
Philippe Martinetti assure partager cette position et indique qu’il a demandé « aux directeurs régionaux et aux équipes de la coordination du réseau de renforcer la vigilance en amont ».
Nous attendons de voir cette promesse se transformer en actes.

Le compte-rendu à télécharger ici
Le prochain CSE du réseau aura lieu les 19 et 20 avril 2023.
Si vous avez des questions, des doléances, contactez vos élu·e·s Sud au CSE : Nadia Adell, Romane Idres, Béatrice Mariani, ou les élu·e·s et représentant·e·s Sud en région.
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