Inquiétude généralisée !
Lors de ce CSE extraordinaire, les alertes défilent. A Nancy, une antenne en souffrance, deux alertes pour risque grave ont été votées.
Autre sujet d’inquiétude : les réformes, comme celle des équipes légères, qui risquent d’accélérer les risques psychosociaux. Il y a aussi le projet de déménagement des sites parisiens avec la création de bureaux partagés « flex-offices » que la direction appelle « quartiers d’équipe ». Pour faire bref, il n’y aura plus de bureaux fixes. Tous les salariés sont concernés, y compris ceux de France 3 Île-de-France.
Lors de ce CSE Extraordinaire, il a également été question du renouvellement de l’agrément du service de santé au travail du siège qui gère, entre autre, les équipes de France 3 Île-de- France et de la Fabrique.
Les alertes

Alerte dans le service Vidéographie de Nancy
Le service de vidéographie de Nancy est reconnu dans tout France Télévisions. Malgré cela, ce service est en pleine transformation. Des transformations qui inquiètent également l’inspection du travail. Pour faire accepter son plan aux salariés, la direction a fait appel à ACCA, cabinet de psychologues, prestataire de FTV. Après le 1er atelier, des salariés ont reproché à la direction son manque d’écoute et de dialogue.
A l’unanimité, les élus du CSE ont voté un risque grave afin de diagnostiquer quels sont les écueils qui ont provoqué cette souffrance au travail et pour savoir s’il y a eu une absence de prévention de la direction.
Seconde alerte à Nancy
Il y a deux semaines, pas moins de 5 salariés ont déclaré des arrêts de travail. Ils évoquent tous des agressions verbales, du stress, des chocs psychologiques ou encore de l’angoisse. Le collectif souffre.
Les élus du CSE ont donc estimé à l’unanimité que l’enquête d’un expert est nécessaire afin de comprendre pourquoi les salariés souffrent depuis des années. Les élus demandent également que l’expert suive la mise en place du plan d’action afin de s’assurer que les préconisations soient appliquées.
Transfert des équipes légères de la Fabrique vers les antennes régionales : Un véritable coup de massue !
Ces équipes légères en région auraient appris par leur hiérarchie qu’elles allaient être rattachées aux antennes régionales du réseau. Celles du siège avaient appris précédemment leur suppression prochaine. Un autre son de cloche du côté du directeur de la Fabrique, Yves Dumont. Il aurait assuré en décembre que c’en était seulement au stade de la réflexion pour certains sites, dont l’activité n’était pas significative.
Forte inquiétude des salariés concernés : Suite à cette annonce dans leur service, les salariés seraient dans un état de détresse psychologique avancé.
Sud dénonce un coup de tonnerre dans une Fabrique en plein délitement !
Les élus ont fait remarquer que les salariés étaient déjà en rupture de confiance avec l’encadrement de la Fabrique. Aucune assurance n’a été donnée sur la pérennité de l’activité, preuve en est, le « Fablab » de Bordeaux, bien en deçà des promesses de la réforme en 2017 et 2018 et la signature d’un protocole d’accord, en novembre dernier.
Mise en garde des élus et proposition d’une alternative : Les élus sont inquiets pour le maillage territorial : si des émissions en région disparaissent, quid des COM (Contrats d’Objectifs et de Moyens) passés avec les conseils régionaux et des répercussions sur le bassin d’emploi. Quel avenir pour les jeunes, qui sortent des écoles ? « On recentralise ! »
Pour conclure, un élu n’a pas manqué d’affirmer que l’histoire de France 3 pourra se rappeler d’Yves Dumont comme « le dépeceur de la Fabrique ».
L’avenir obscur de ces équipes légères est la goutte d’eau qui fait déborder un vase déjà bien rempli !

Le Projet CAMPUS : Un projet immobilier à haut risque !

Ce vaste projet immobilier qui concerne les sites parisiens va avoir des conséquences sur les conditions de travail, la santé et la sécurité des salariés avec une diminution des surfaces utilisées, passant de 118 115m2 en 2021 à 98 749m2 en 2025 ! Environ 20 000m2 de moins pour accueillir les salariés, qui dit mieux ?
L’impact de cette énorme restructuration modifiera à terme, de façon significative, les espaces de travail et les principes d’aménagement et d’usage, ainsi que l’équilibre vie privée / vie professionnelle qui y est associé, avec une diminution du nombre de postes de travail au profit d’espaces collaboratifs plus nombreux appelés « flex-offices », comprenez « bureaux partagés ».
Le problème à peine caché et qui émerge au fur et à mesure, c’est qu’en diminuant les m2, on touche également aux effectifs. Réponse de la direction : on n’est pas là pour parler du projet de l’entreprise, mais pour le projet immobilier. Comme d’habitude, la direction botte en touche sur les finalités humaines du projet.
Avis des élus du CSE sur le projet CAMPUS
Les réponses de la direction aux questions des élus sont plus que floues. Les seules propositions et justifications du projet selon la direction sont : « créer des synergies », or cela ne suffit pas. Comment accompagne-t-on ces synergies et quels seront les impacts ?
Le « flex-office » (bureaux partagés) ne va faire que générer de la compétition entre les salariés, stress et tensions pour une démotivation générale, doublé d’une perte d’identité et de sens. Cela s’appelle la « qualité du travail empêchée ».
Pour les salariés de PIDF : le contexte du déploiement de ce projet crée un sentiment de double peine avec la sensation de raviver une « plaie ouverte », suite au traumatisme du déménagement.
Les élus alertent sur les RPS de ce collectif déjà bien abîmé. Nous formulons la demande que ce collectif ne soit pas de nouveau déplacé. Les élus du CSE demandent enfin une véritable écoute de la part de la direction et un accompagnement par un acousticien. Ils demandent également que les souhaits des salariés soient entendus et que leurs besoins réels soient pris en compte.
En l’état, les élus émettent un avis négatif sur ce projet considéré comme un risque de dégradation des conditions de travail.

Renouvellement de l’agrément du service de prévention et de santé au travail autonome de France Télévisions

Ce service composé de 3 médecins et 5 infirmières, basé au siège, consiste à prendre en charge le suivi de santé des salariés, dès l’embauche et cela tout au long de la carrière : visites périodiques, de reprise, à mi-carrière…
Les élus saluent l’action menée par l’équipe médicale, mais ils ont fait valoir la nécessité d’accroître l’efficacité de la coordination avec les médecins des services inter-entreprises. Les bilans faits par ces derniers étant trop souvent disparates pour permettre une vision éclairée de l’état de santé des salariés dans le réseau régional.
Pour prendre connaissance des différentes pistes d’amélioration proposées par les élus, nous vous invitons à lire l’avis qui a été voté lors de ce CSE extraordinaire, dans lequel ils se disent favorables au renouvellement de l’agrément.
Le compte-rendu complet à télécharger ici
Le prochain CSE du réseau aura lieu les 24 et 25 mai 2023.
Si vous avez des questions, des doléances, contactez vos élu·e·s Sud au CSE : Nadia Adell, Romane Idres, Béatrice Mariani, ou les élu·e·s et représentant·e·s Sud en région.
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