Une direction du réseau complice de la chute de notre télévision de proximité
Avant de s’engouffrer dans trois jours de CSE, Sud a souhaité la bonne année à la direction dans toutes les langues du réseau France 3 (lire le liminaire). Notons que la directrice, Isabelle Staes, a fait un effort en ce mois de janvier pour répondre, ou du moins dialoguer, avec les élu·es de l’instance. Cela a enfin permis d’avoir des débats corrects, notamment autour de la commission antenne.

Mais les désaccords persistent : quand Sud alerte sur la disparition de la proximité sur France 3, la directrice affirme que “la chaîne a offert une meilleure visibilité à l’offre régionale.” Quand Sud avertit que les conditions de travail et la santé des salarié·es se dégradent, la directrice répond que “nous avons un budget contraint et nous ferons avec la feuille de route qui nous est donnée.” La direction ne partage définitivement pas les mêmes objectifs que Sud.
Antennes numériques et linéaires : le chamboule-tout
Le compte-rendu de la commission antennes numériques et linéaires a permis aux élu·es de se pencher sur la qualité de ce que nous diffusons, les moyens attribués et les conditions de travail, ainsi que le “rapprochement” avec France Bleu… Un programme dense qui a occupé la première journée du CSE. Voilà près d’un an que ces débats n’avaient guère été abordés.
Éditions ICI : on rame toujours
Sur les “éditions ici” – comprendre la réforme Tempo – un an et demi après la mise en place du projet, les élu·es constatent que, du point de vue éditorial, on est toujours loin d’obtenir un résultat satisfaisant. La promesse d’une actualité nationale “vue des régions” a laissé la place à des produits quasi identiques à la ligne éditoriale de la 2, lancés comme elles le peuvent par les régions. Les problèmes techniques et de communication n’avancent pas non plus. Comme le souligne le compte-rendu : “Ce n’est pas parce qu’on s’habitue à des éditions bancales qu’elles ne le sont plus.”

La direction se félicite d’avoir attribué “des moyens” aux régions. Sud a rappelé que si les équipes éditoriales avaient été renforcées, il le fallait bien pour absorber la masse de travail générée par l’absurde suppression de l’édition nationale : sur le terrain, les équipes couvrent l’actualité avec trois bouts de ficelle. Mais Isabelle Staes semble considérer que tant qu’une antenne sera en capacité d’envoyer “plusieurs équipes” sur une “grosse” actualité, tout va bien. En voilà une belle ambition pour l’information de proximité.
Indicateur inquiétant : dans des antennes où l’attachement des téléspectateurs à leur territoire était loué et se reflétait dans les audiences, ces dernières décrochent, en particulier sur l’édition du midi. Précisément celle où les directs et plateaux sans queue ni tête se multiplient, à la sauce BFM-du-pauvre, au détriment des diffusions de reportages. Il y a urgence à se reconcentrer sur le cœur de notre métier : le terrain.
« Rapprochement » avec France Bleu : cette fusion qui ne veut toujours pas dire son nom
Sans surprise, la direction se gargarise et se félicite du déploiement du “label” ICI.
Alors que France Bleu a officiellement adopté ce nouveau nom, sur nos antennes, les logos France 3 disparaissent systématiquement pendant les décrochages régionaux. Une campagne publicitaire commune a été lancée. Alors, pour la première fois depuis plusieurs années, les velléités de “rapprochement” semblent marquer le pas : Xavier Riboulet assure que “pour le moment”, le projet doit en rester là, et que
“France 3 reste France 3”. Il a bien du mal à expliquer en quoi, mais finit par lâcher qu’il n’y aurait par exemple pas d’obligation à changer tout de suite les logos France 3 pour “ICI” sur les bâtiments. Ce n’est pas tranché.

En filigrane, apparaît une nouvelle stratégie de la direction de France TV : attendre que le gouvernement réussisse à mettre en marche le projet législatif de création d’une holding de l’audiovisuel, avant de franchir de nouvelles étapes.
Numérique : on reste sur franceinfo, jusqu’à nouvel ordre
Sortez les trompettes ! Alors que l’ombre d’une fusion des sites d’information de France 3 et de France Bleu plane depuis novembre 2021, quand Roselyne Bachelot, alors ministre de la Culture, s’était emballée devant la commission culture du Sénat, qu’un site commun a été annoncé à plusieurs reprises, changement de disque :“Notre engagement, c’est de ne rien changer à ce que nous faisons pour franceinfo et Ici [ndlr : le site de France Bleu]” promet Xavier Riboulet … Avant de nuancer, “au jour d’aujourd’hui…” Comprenez : là aussi, on attend que le gouvernement avance sur la holding…

Toujours est-il que Delphine Vialanet, nouvelle “directrice déléguée au numérique région” assure que les articles écrits par sa direction, à partir de reportages des locales, pour le site “ICI” (de France Bleu), ne vont pas se multiplier : on restera sur un rythme de 10 à 15 articles par jour et il n’y aura jamais de doublon entre les sites ICI et France 3. La direction affirme que l’accord des journalistes de locales a été demandé. Sauf que c’est faux. Ah… En fait, les rédacteurs en chef des locales reçoivent des mails avec le programme des reprises prévues, et la direction estimait que cela revenait à prévenir les journalistes concernés.
Alors que Delphine Ernotte n’hésite pas à faire valoir, dans un entretien pour la Tribune du dimanche, que les propos masculinistes de Mark Zuckerberg et le vœu d’Elon Musk de racheter une partie de Tiktok “l’effraient”, et qu’il s’agit selon elle de l’énième indice qu’il faut un “audiovisuel public fort” (comprendre : fusionné, et si possible avec sa trombine en haut de la pyramide), quand il s’agit de passer aux actes, il n’y a plus personne : voilà plus de deux ans que Musk a racheté Twitter et que des salarié·es demandent que France TV quitte le réseau social, devenu caisse de résonance de l’extrême-droite. Mais la PDGère n’a pas eu le mémo. En attendant qu’elle se décide, nos contenus alimentent toujours l’outil de communication préféré des fascistes.
Sud a pointé les consignes contradictoires données aux apprenti·es – nombreux sur le web – à qui on demande de savoir aussi bien produire des vidéos pour le web (un format exigeant) qu’écrire des articles.
Alors qu’au quotidien, dans les antennes, ils ont parfois des missions en décalage avec les attentes du jury d’immatriculation. Delphine Vialanet assure qu’une évaluation à mi-parcours a été mise en place pour qu’il n’y ait pas des “carences” et rectifier le tir si besoin. Sud a rappelé que ces contradictions sont une source de stress importante pour les apprenti·es.

Concernant les vidéos sur le web, l’utilisation par des chargé·es d’édition numérique (CEN) des unités de tournage numérique (UTN) fait crisser des dents les organisations syndicales : elle n’est pas conforme à l’accord d’entreprise sur les unités de tournage sur smartphone (UTS). Malgré la mauvaise foi de la direction, qui tente d’argumenter qu’un UTN et un UTS sont deux outils très différents, des négociations doivent rouvrir.
Émissions d’antenne et PAE : une disette organisée pour enrichir le privé
Le constat de l’activité pour les PAE et les magazines est affligeant : les antennes fabriquent de moins en moins d’émissions et le peu qu’il reste part dans le privé. Un dernier exemple avec une nouvelle émission sur le cyclisme, La vie à vélo, produite par France 3 Nouvelle-Aquitaine et déléguée à une boîte de production (Grand Angle).
La direction ose encore sortir l’excuse du budget ! Une justification usée jusqu’à la corde alors que la réalité est flagrante : de l’argent, il y en a, mais uniquement pour engraisser le privé ! Pendant qu’on laisse les équipes internes se morfondre sans projets, on débloque des fonds pour des boîtes externes. C’est une insulte aux salarié·es, à leur savoir-faire et un mépris total pour le service public !
Pendant ce temps, les équipes internes sont mises sur la touche, subissent un bore-out insupportable et voient leurs compétences méprisées. En outre, ces externalisations s’accompagnent parfois de pratiques illégales chez les prestataires, notamment des dépassements d’horaires, comme ces horaires délirants en Normandie où les intermittent·es des prestataires travaillent de 7h à 1h du matin!

Sud a rappelé que France 3 fait beaucoup d’affichage sur ses programmes en langue régionale, mais qu’il serait temps de réfléchir, avec les salarié·es en région, sur le développement de ces émissions et journaux d’actualité qui manquent cruellement de moyens et d’attention. La santé des salarié·es en dépend.
Emploi-formation : plus d’arrivées que de départs en 2024
Au 30 septembre 2024, le réseau France 3 comptait 2697 salarié·es, contre 2646 un an plus tôt. Depuis mars 2023, date à laquelle les effectifs ont été au plus bas suite à la RCC (rupture conventionnelle collective), le réseau compte 100 emplois permanents en plus. Quelles régions sont concernées par ces emplois supplémentaires ? Lire page 6 du compte-rendu de la commission emploi – formation.
Depuis le 1ᵉʳ janvier 2024, le réseau compte 55 départs pour 84 recrutements. Sur ces 84 recrutements, 69 étaient en CDD avant. 100 postes de journalistes et 102 postes de PTA ont été comblés, 60% par de la mobilité, 40% par du recrutement. Ce qu’il faut noter ici est que l’emploi des non-permanent·es PTA est en baisse. À La fabrique, les salarié·es étaient 310 en juin 2023, ils sont 296 un an plus tard. Retrouvez la répartition des effectifs par direction page 13 du compte-rendu.
Un plan de formation qui manque de cohérence
Le budget de France Télévisions est de 7 320 000 euros, il est en baisse de 8% par rapport à l’an dernier et concerne 20 000 stagiaires. Ces axes de formation sont précisés page 2 du compte-rendu, mais il pourrait évoluer à cause des éventuelles coupes budgétaires à venir.
Le budget de France 3 représente 40% de celui de France Télévisions et 44% des stagiaires, mais il est en baisse de 7% par rapport à l’an dernier. Les axes de formation sont listés page 3 du compte-rendu. Sud relève qu’un nouveau cursus pour les scriptes va être proposé à 8 personnes. Ce pourrait être la dernière promotion de scriptes formés en interne.
Le budget de La fabrique concerne 346 salarié·es, celui du service des ressources humaines concerne 261 stagiaires et leurs axes de formation sont à retrouver page 6 du compte-rendu.
La commission emploi – formation conclut que le plan de formation manque de cohérence entre les formations proposées et le devenir des emplois. Il manque aussi des réunions d’information locales, dans les services en région, animées par les managers et les services RH, sur les enjeux de la transformation de l’entreprise et l’évolution des métiers.
Un nouveau métier
Un nouveau métier vient d’être inventé, celui de « technicien de plateau ». Trois métiers en un : OPV, éclairagiste et machiniste. Au cours de ce CSE, alors même qu’il s’est agi de s’assurer que les CEN (chargé·es d’édition numérique) ne pratiquent surtout pas le métier de journaliste, certaines organisations syndicales ne sont pas émues à l’idée d’en faire faire 3 à des PTA.
Ce nouveau métier entre dans la grille du groupe 4, groupe dans lequel sont déjà les OPV.
Maquilleuses, la fin d’un métier dans l’entreprise ?
Que seraient nos antennes sans elles ? Les maquilleuses sont les piliers de nos JT et émissions. Enfin, la “politique d’emploi sur le maquillage” était à l’ordre du jour du CSE. Ces maquilleuses reléguées parfois à des tâches éloignées de leurs prérogatives comme celles d’accueillir les invité·es, de leur faire le café… Elles sont corvéables à merci, avec en prime, souvent, pas de reconnaissance, ni de considération. Quand certaines se confient aux représentant·es de proximité, elles ne souhaitent pas être défendues de peur des représailles de leurs chefs prestataires.

Dans le réseau, deux systèmes coexistent : dans 12 antennes, elles travaillent directement pour France 3, soit en CDI, soit en intermittence. Dans les autres, le travail est externalisé.
Lorsqu’elles travaillent pour un prestataire, le rôle de ce dernier se limite souvent à transférer les plannings qu’elles élaborent elles-mêmes et à transmettre une facture à France 3. Cela impose au passage des conditions de travail ultra-précaires et des revenus a minima. Michael Friedrich le reconnaît, malgré les entreprises intermédiaires qui se rémunèrent sur le dos de leur travail, les maquilleuses en prestation coûtent “moins cher” que les intermittentes et permanentes, mais précise faire confiance aux prestataires et dit : “Que la maquilleuse soit esthéticienne ou qu’elle fasse du jardinage, ce n’est pas mon problème”. Il s’excusera, un peu plus tard, pour cette “phrase maladroite”.
Ce métier, majoritairement féminin, est le seul de la branche audiovisuelle soumis à ce régime à France 3. Un tour de passe-passe qui s’apparente à du délit de marchandage.
Techniquement, les marchés conclus par France 3 arrivent à échéance en septembre 2025. La direction pourrait choisir de revenir dans la légalité et la dignité, en adoptant de nouveau l’intermittence et l’intégration.
Une hypothèse qu’elle refuse catégoriquement d’envisager, se cachant derrière la “politique d’entreprise”. Il avait été conclu avec France Télévisions qu’il ne serait pas possible, là où il y avait des emplois de maquilleuses permanentes et non permanentes, de faire appel aux prestataires. Aujourd’hui, l’entreprise piétine cet engagement en toute impunité ! C’est une attaque directe contre ce métier et une stratégie claire d’externalisation. Mais qu’ils se le disent : Sud ne laissera pas passer cette trahison !
Santé des salarié·es : que c’est dur de reconnaître ses torts
Le compte-rendu de la dernière commission santé, sécurité et conditions de travail (CSCCT), qui s’était réunie les 28 et 29 novembre, n’avait pas pu être débattu lors du court CSE de décembre. Le compte-rendu est confidentiel, car cette CSSCT a été dédiée à la restitution de rapports d’enquêtes paritaires, à la suite d’accidents du travail et d’alertes lancées dans le réseau.
L’ensemble donne un aperçu des maux du réseau et de l’entreprise : conflits avec la hiérarchie, burn-out, perte de sens au travail, conflits d’intérêts et conflits entre élu·es… Un tour de France de la souffrance au travail. Les enquêtes paritaires, composées d’un ou deux représentant·es pour la direction, et autant du côté des élu·es, sont l’un des seuls outils chronophages laissés par les ordonnances Macron. Elles sont longues, voire lentes (certaines ont été rendues un an après les faits), difficiles et régulièrement sources de conflits entre les enquêteurs. Dans un cas, élu·es et direction ne se sont pas accordés et ont rendu deux rapports, bien différents.

La direction doit bientôt présenter une méthodologie d’enquête, qui d’après Rafaële Bourgier, directeur de la prévention des risques, devrait permettre de régler une partie de ces difficultés. Mais elle sera d’abord présentée en CSSCT centrale, avant d’être portée à la connaissance du CSE réseau. Pourtant, la santé des salarié·es ne devrait pas attendre !
Parmi les remarques formulées par la CSSCT : même lorsque des torts sont établis du côté d’un manager, la direction est bien en peine de reconnaître ses erreurs et de s’excuser auprès des salarié·es victimes. Une fierté mal placée qui fait des dégâts.
CSE central de décembre, une fin d’année “catastrophes”
Le cyclone Chido s’est invité au CSE de décembre. Les élu·es et la direction ont proposé différentes actions pour aider les salarié·es de Mayotte la 1ère et les mahorais (hébergement d’urgence, émetteur FM temporaire pour permettre la communication avec la population, sécurisation des locaux, approvisionnement en eau, nourriture, carburant, des salarié·es dormaient dans les locaux, cellule psychologique, dons de RTT…).
Mayotte la 1ère est une “priorité absolue” pour la direction.
La situation économique de l’entreprise est morose : le budget de France Télévisions est déficitaire et revu à la baisse. Le gouvernement demande toujours plus d’économies et 180 ETP (équivalent temps plein) doivent être supprimés.
Effectifs, conditions de travail, programmes sont les victimes de ces orientations politiques.

Le mauvais tour d’Interpam
Autre sujet explosif : Interpam. Cette fonctionnalité de Newsboard permet à l’éditorial de transférer les sujets (PAD ou diffusés il y a moins de 15 jours) d’autres antennes en quelques clics et sans passer par les vidéos. Beaucoup d’entre eux l’ont découvert par hasard, parfois dans les couloirs, ou au détour d’une annonce “surprise” de leur chef de centre.
La taylorisation et la caporalisation de l’info sont dénoncées par les collègues du siège qui ont été envoyés couvrir la chute de Bachar El Assad 48 heures après les faits, alors que les événements avaient été anticipés par les journalistes. Les salarié·es et les téléspectateurs de France 3 en région se perdent dans un tout qui s’appelle désormais ICI. Delphine Ernotte plaide toujours pour un rapprochement des entreprises de l’audiovisuel public. L’accord d’entreprise de 2013 ne sera pas renégocié cette année, mais après ? France Télévisions anticipe les changements des conditions de travail et a commandé un audit pour comparer l’accord d’entreprise aux accords de branches.
Malgré la création d’une direction de la prévention des risques et leur identification convenable, les plans d’actions et la prévention primaire sont insuffisants. Les accidents du travail pour risques psycho-sociaux ont augmenté de plus de 50% entre 2022 et 2023. Sud clamera haut et fort, avec vous, la nécessité d’avoir des règles d’entreprise dignes et progressistes.
La fabrique continue à être démantelée, voire sabotée. Les cars de Rennes et Marseille ont été supprimés alors qu’ils ne sont qu’au tiers de leur kilométrage moteur. Ils avaient pourtant été récemment équipés de fibres optiques et pouvaient être interconnectés. Les équipes légères, quant à elles, sont désormais rattachées au réseau et plus précisément à l’antenne de Bretagne. L’incertitude règne au sein des salarié·es de ces services, mais l’entreprise continue d’externaliser le travail.

La valse des directeurs et directrices se poursuit comme si de rien n’était à France 3 et France Télévisions. Les duos changent, mais ils donnent toujours le tournis aux salarié·es et la chorégraphe devient de plus en plus autoritaire. Seule la PDGère et ses seconds semblent avoir les réponses aux questions des salarié·es et de leurs représentant·es. Ce qui pose de nombreux problèmes dans les antennes puisqu’ils sont liés à des décisions stratégiques, en haut de l’entreprise. Quant aux cadres locaux, privés de marge de manœuvre, ils se déresponsabilisent de leurs obligations envers les salarié·es, notamment en matière de santé. Or, comme le rappelle la directrice de France 3, les chefs de services sont responsables des décisions de l’entreprise.
Mutuelle : on veut nous édenter. La direction de France Télévisions a décidé unilatéralement de baisser le niveau des prestations de la mutuelle, pour raisons budgétaires. Par exemple, les actes dentaires seront moins remboursés.
Rennes : le chantier continue…
Les travaux sont toujours en cours à la station de Rennes pour préparer l’arrivée des salarié·es de France Bleu Armorique, d’ici 4 à 5 mois. Le directeur régional souhaite créer des lieux de convivialité où les salarié·es de l’INA, Radio France et France 3 Bretagne pourraient se rencontrer. Au 5ᵉ étage du bâtiment. À ceci, les élu·es répondent que le confort des salarié·es ne semble pas être la priorité de la direction. Ce n’est pas au 5ᵉ étage, difficile d’accès, loin de tout, qu’un espace convivial sera créé.

BIP : loin de Paris, ces bureaux excentrés que l’on oublie !
Les élu·es avaient demandé à la direction d’inscrire à l’ordre du jour un état des lieux des BIP du réseau : qui fait quoi, où et comment ? Quel avenir pour ces BIP, quelle stratégie d’entreprise ? Manque de pot, la direction avait de son côté programmé un bilan des moyens généraux : une cartographie des locaux et du matériel et un tableau présentant la répartition des postes. Pas de réponses donc aux questions sur la présence des équipes dans les BIP ou leur détournement vers les BRI, sur les BIP fantômes où le courrier s’entasse… Si ce n’est que le modèle d’un BIP reste à 2 personnes, d’après la directrice du réseau, et qu’elle rencontrera les rédacteurs en chef lors d’un séminaire pour leur rappeler la nécessité de la présence quotidienne des journalistes dans les BIP. “Pour l’instant, nous n’avons pas de projet” commente Isabelle Staes, expliquant que la direction “réfléchit” à l’avenir de BIP comme Mende (dont nous avons parlé en décembre) et Arles, bureau fantôme depuis plusieurs années.
Le point sur le transfert des équipes légères
Les équipes légères sont désormais dirigées depuis l’antenne Bretagne. Le plan de charge pour 2025 est de 614 jours, à périmètre égal.
Des postes sont toujours vacants en région :
- Chef OPS Marseille : 3 candidatures, entretien début décembre, un retrait de candidature depuis. Le choix sera fait dans la semaine. Pourvu au 1er mars ou 1er avril
- OPV Rennes : 6 candidatures, 3 CDI, 3 CDD, mais 2 CDI ont retiré leur candidature pour changement de projet pro. Les entretiens sont terminés, la date de prise de fonction est fixée au 1er mars
- OPS mixeur à Rennes : 4 candidatures. Certains OPS n’ont jamais travaillé en équipes légères. La direction va d’abord proposer des contrats CDD “pour que celles et ceux qui n’y ont jamais travaillé puissent voir à quoi ça ressemble”
- 1 poste d’OPS et 1 poste d’OPV ont été transférés à Rennes (2 postes vacants OPV et OPS à Lyon). Il manque 1 poste d’OPV à Marseille, vacant. La direction ne sait pas encore où ce poste sera publié et si ce sera un poste d’OPV, OPS ou d’éclairagiste.
Les élu·es rappellent que les postes d’éclairagiste en région sont occupés par des intermittents. Ils demandent comment empêcher le sous-emploi des salarié·es isolé·es, notamment à Lyon et Marseille ? Vincent Courtonne souligne que seules 2 équipes complètes sont constituées, une à Rennes et une à Strasbourg (OPV, OPS, éclairagiste). Il rappelle qu’il y a 2 éclairagistes pour 4 équipes. Il craint l’isolement pour certains salarié·es et beaucoup de renfort et de déplacements pour les 2 éclairagistes.

Régis Métais répond qu’il n’est pas nécessaire de traverser la France à chaque tournage, cela se fera en fonction du plan de charge. Il dit être quotidiennement en contact avec les salarié·es de tous les sites.
La question du manque de matériel est à nouveau posée : tout le matériel n’a pas été transféré comme prévu. Celle des « passerelles » est aussi posée. Régis Métais répond que les salarié·es des équipes légères peuvent demander à travailler pour l’antenne, sur la base du volontariat. Il n’y a pas d’objection à détacher des salarié·es, « sauf vers la fiction » dixit la DRH La fabrique. La DRH rappelle la nécessité de connaître la planification des équipes légères en amont, d’avoir de l’antériorité pour travailler à La fabrique.
Mais elle avoue aussi, qu’aujourd’hui, les plannings ne sont pas anticipés.
Les élu·es demandent que le service des équipes légères puisse internaliser, voire réinternaliser des émissions, des programmes dans les antennes. Ils demandent aussi que le DUERP soit transmis à la CSSCT (mise à jour effectuée fin 2024).
Chèques vacances : dématérialisés ou papier, il faudra choisir
Cette année, il n’y aura qu’une seule campagne de chèques culture, en mars. Pour celle des chèques
vacances, les salarié·es auront le choix entre commander leur chéquier en version “connect” (dématérialisée) ou en version papier. Attention, la première n’est toujours pas acceptée par le CI ORTF, mais la seconde ne permet plus de payer des billets de trains ou le péage autoroutier. Il est possible de transformer des chèques vacances papier en “connect” et vice-versa, mais l’opération est longue, pénible et facturée (10 euros par conversion !)
Prochain CSE les 19 et 20 février 2025
Si vous avez des questions, des doléances, contactez vos élu·es et représentant·es Sud au CSE : Nadia Adell, Johanna Albrecht, Pierre-Olivier Casabianca, Romane Idres et Philippe Perrot, ou vos élu·es et représentant·es Sud en région.
Retrouvez les comptes-rendus et liminaires Sud sur notre site : https://syndicatsudftv.fr/comite-social-economique/

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