Le 18h30 ou le fait du prince (de la princesse !?)
Déléguer et donner l’illusion aux régions qu’elles peuvent exprimer leurs besoins en ETP, tout en sachant pertinemment qu’elles s’évertueront à jouer les bons élèves, dans une émulation collective, où l’on apprend à faire toujours mieux avec toujours moins ?! C’est bien la méthode employée par la direction du réseau pour faire passer la pilule d’un 18h30 bâclé !
Avec zèle, les directeurs régionaux préfèrent rester modestes, voire fuyants, minimisent les besoins et s’attèlent à mettre beaucoup d’huile dans les rouages. « on va corriger au fur et à mesure les problèmes organisationnels et éditoriaux » nous répètent-ils.
Ils prodiguent des conseils d’anticipation et d’organisation… aux troupes qui vont au front de cette nouvelle tranche, s’émeuvent des premiers signes d’épuisement et ne proposent que trop rarement, des renforts, des troupes fraîches peu convaincues, mais auxquelles ils savent parler de manière convaincante !
Puis, font état d’adhésion de leur part… C’est la méthode Coué !
Quant au protocole de sortie de grève, il est comme détourné, un jeu de dupes où personne n’est dupe, au final… Car qui aura eu droit au programme de substitution de FTR ?
Les uns s’épuisent à tenir les délais et à faire rentrer dans les cases des projets faits en plateau souvent peu ambitieux, les autres se frottent au terrain et reviennent, partagés entre l’espoir palpitant de participer à l’émergence de nouvelles écritures et la déception de se résoudre à un niveau de qualité, bien en-deçà de leurs attentes…
Une réalité glaçante qui les rattrape.
Que de frustrations générées, que de compromis acceptés à demi-mots.
On serre les dents. On observe, puis on comptera les blessés.
En fin de compte, personne ne se sent vraiment écouté. Pas même les directeurs régionaux par leur hiérarchie, qui en bons soldats s’auto-convainquent de la qualité de ce qui est mis à l’antenne !
Mais, dans l’histoire, les vassaux ou leur seigneur ne décident pas, c’est bien connu. Non, seul compte le privilège d’une princesse, soucieuse de tenir un calendrier politique… C’est le nerf de cette guerre ambitieuse, une croisade, qui porte la régionalisation comme un étendard… Attention qu’elle ne s’enlise, faute de troupes, faute de moyens. Attention à la Bérézina !
La régionalisation n’en est qu’à ses débuts !