Compte-rendu CSE des 23 et 24 novembre 2021

On embarque ?

C’est avec beaucoup d’émotion que la séance de ce CSE s’est ouverte. Les élu·e·s et la direction ont tenu à rendre hommage à Élise Durupt, scripte depuis une vingtaine d’année à France 3 Côte d’Azur et depuis un an assistante de la locale de Nice, disparue brutalement quelques jours auparavant. Cette nouvelle a provoqué un très fort émoi au-delà de la station.

Plusieurs liminaires ont fait écho à la fâcheuse communication du directeur de la communication sur les ateliers « bla-bla » mis en place pour « faire participer » les salarié·e·s au projet de régionalisation. Celui de Sud a fait rire jaune la direction du réseau grâce à un petit intermède musical. Le lien vers ce petit intermède est ici.
Une fois n’est pas coutume, Philippe Martinetti, directeur du réseau France 3, a réagit à ces liminaires : « Je l’ai découvert en le lisant. J’étais entre deux sentiments : la colère et la peine. Pour les salarié·e·s car, oui, moi je crois aux ateliers. Je pense que c’est comme ça qu’on peut embarquer les salarié·e·s, ça permet de partager et d’échanger des idées. »

APRÈS LA RADIO FILMÉE DU MATIN, UNE FARCE DE PLUS EN COLLABORATION AVEC FRANCE BLEU car le gouvernement en a décidé ainsi : France Bleu et France 3 s’associeront pour créer un média numérique de la vie locale. Il laisse les questions d’ordre technique et éditorial aux deux entreprises de l’audiovisuel public, charge à elles d’y répondre et de trouver des solutions si d’éventuels problèmes apparaissaient. Trop facile de prendre des décisions politiques !
Le directeur du réseau France 3 confirme en CSE que ce GIE sera bien piloté à parité par les deux entreprises. Il poursuit en jurant la main sur le cœur qu’aucun transfert de personnels n’est prévu entre les deux maisons, que le pluralisme de l’info sera respecté et que chaque direction régionale gardera sa ligne éditoriale.
À la question des élu·e·s, « garderons-nous nos sites régionaux parce qu’on s’est donné un mal de chien à les créer ? » La réponse est non. Il s’agit de créer une seule offre numérique.
Les élu·e·s rappellent que ces changements culturels au sein de l’entreprise génèrent des risques pour les salarié·e·s, cela impose à la direction de mettre en place une politique de prévention. Afin de faire un état des lieux des pratiques sur le numérique en région, les élu·e·s de la CASAR vont remettre un questionnaire aux représentant·e·s de proximité qui pourront ainsi consulter les équipes du WEB.

ON ANTICIPE, ON SUIT, ON AJUSTE… Au programme de cette troisième CASAR (Commission d’Anticipation de Suivi et d’Ajustement de la Régionalisation), l’offre numérique commune : à lire plus haut. La circulation des œuvres (documentaires, émissions…) entre les différentes chaines du groupe : France Télé fait dans le recyclage.
Les audiences : magnifiques, superbes, du jamais vu ! Oui, enfin, sauf pour « Vous êtes Formidables » en matinée.
Sud demande à avoir les audiences des locales et des journaux communs, audiences absentes du document pourtant très fourni en chiffres !
Tout est ici, point par point, dans le compte-rendu de la réunion.

La commission d’hygiène, santé, sécurité et conditions travail s’est réunie au début du mois de novembre. Comme à chaque fois, l’ordre du jour entièrement consacré à des points de santé était très dense. Aviwest, télétravail – certains chefs ne semblent pas encore maitriser le nouvel accord en vigueur dans l’entreprise. Mesures sanitaires et capteurs de CO2 – les capteurs seront installés en janvier dans les locales. Suite de l’expertise sur Grenoble, suite de l’alerte en Côte d’Azur, suite du risque grave en Languedoc-Roussillon où les relations ne sont pas totalement apaisées, suite de l’alerte à France 3 Bretagne, suite de l’enquête menée à Brest, absentéisme en Nouvelle-Aquitaine et accord Handicap. Rien que ça ! Conclusion : J’AI TOUJOURS MAL À MON TRAVAIL !
Tout est détaillé, point par point, dans le compte-rendu de la CSSCT.
Philippe Martinetti affirme à nouveau vouloir faire évoluer la méthode en matière de prévention et de gestion des risques : il propose un cadre partagé au réseau, au groupe France Télévisions, pour que les problématiques des uns et leurs solutions servent aux autres.
Les élu·e·s font à nouveau remarquer que lorsqu’un·e salarié·e, ou un·e élu·e du personnel, alerte sur une problématique de santé, il sert de bouc émissaire et devient le problème. La culture de France Télévisions fait qu’on continue à mettre la poussière sous le tapis. Les managers, les directions locales doivent cesser de considérer les représentant·e·s du personnel comme des ennemis. Les élu·e·s insistent sur le fait que les manquements d’un manager n’ont pas la même incidence disciplinaire que ceux d’un·e salarié·e ; le deux poids – deux mesures est toujours en vigueur.

RESTER VIGILANT : Après le siège, le nouveau système d’informations des rédactions de France Télévisions va être déployé en région. Le NRCS, News Room Computer System est un projet d’entreprise auquel France Télévisions consacre beaucoup de temps et d’argent (10 millions d’euros dont 45 % pour l’accompagnement, « du jamais vu » des dires de la direction). Une équipe est d’ailleurs dédiée au déploiement de l’outil dans le réseau régional. L’objectif est de déployer le NRCS avant les élections de 2022.
Les élu·e·s demandent qu’un suivi des déploiements soit organisé. Les salarié·e·s ont malheureusement de mauvais souvenirs de l’installation d’I Média 2, il ne faudrait pas faire revivre ce genre de calvaire aux équipes.
Ce NRCS pose beaucoup de questions aux élue·e·s, aux salarié·e·s. Si pour l’instant France Télévisions se veut rassurante sur l’utilisation de ce nouveau joujou, les salarié·e·s ont aussi l’expérience des UTS et des UCC, autres joujoux que la direction a pu dévoyer dans certaines régions. La vigilance est de mise.

Le compte-rendu complet à télécharger ici

Prochain CSE les 7 et 8 décembre.

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