Compte-rendu CSE des 12 et 13 octobre 2022

Le réseau de France 3, le fleuron de FTV, serait-il en train de partir à la dérive ?

À l’ouverture de la réunion du CSE, en réponse aux liminaires des organisations syndicales, le directeur du réseau France 3, M. Martinetti, a tenu à nous faire une annonce : «  J’ai du respect pour cette instance, pour les élu·e·s, je sais la difficulté du travail et de vos missions. Je pense que oui, on a un problème collectif des deux côtés sur la façon dont on doit mener le dialogue social et travailler en Instance de Proximité, dans les commissions et dans le CSE. On doit faire un bilan de la réforme.  » 

Pour nous aussi il est grand temps de faire un bilan.

Des membres de la direction qui donnent des infos farfelues en commission, des directeurs régionaux qui se comportent en seigneurs de tribus, des élu·e·s et des salarié·e·s qui, lassés de ne pas être entendus, se retrouvent en burn-out… Il est grand temps de mettre un terme à l’immense cacophonie qui règne sur le réseau France 3.

Quoi de neuf sur nos antennes numériques et linéaires, info régionale et locale ?  

Quand l’adjoint à la directrice du numérique, Xavier Collombier, avait annoncé en commission que France 3 devait faire un tiers de ses audiences sur le numérique, un élu lui avait demandé si cela signifiait qu’un tiers des personnels devait travailler sur le numérique  ? Il avait alors répondu oui sans sourciller. Face à la surprise des élu·e·s du CSE, M. Martinetti rattrape l’annonce et assure : « Je ne réfléchis pas à la pesée, je ne travaille pas comme ça. » Même réponse sur l’objectif annoncé par M. Collombier de produire 180 articles par jour dans le réseau. 
En attendant que les membres de la direction s’accordent sur les annonces à faire aux élu·e·s, nous attendons des explications claires sur l’organisation du numérique avec organigrammes et chiffres à l’appui. M. Martinetti promet que ce sera fait au premier trimestre 2023. Avec une charge de travail qui augmente, des tâches qui se multiplient et des consignes parfois contradictoires, les services numériques vont très mal. Le directeur du réseau nous dit qu’il en a conscience. Mais pas de panique : la nouvelle organisation du numérique sera pensée « du terrain à la tête du réseau » nous promet-il. 
Problème : les journalistes web n’ont, eux, pas été consultés pour repenser cette organisation, seulement les rédacteurs en chef.

Le compte-rendu de la commission à lire ici

Le bilan social 2021 : 

Sans surprise, le bilan social 2021 fait état d’une baisse des effectifs permanents et d’une hausse du personnel non-permanent, notamment chez les PTA. La direction se défend : elle a pris du retard dans le comblement des postes à cause de la pandémie. Mais également parce que la priorité est désormais donnée à la mobilité. Les postes sont republiés lorsqu’il n’y a que des non-permanent·e·s qui postulent ce qui allonge les délais. La solution serait peut-être de recruter directement un candidat non-permanent. On perdrait beaucoup moins de temps…

Le bilan à lire ici

Entretiens annuels :

D’après les chiffres fournis par la direction, les entretiens individuels ont été réalisés en nombre cette année dans beaucoup de régions. Dans certaines antennes, on constate tout de même que moins de 80% des entretiens ont été réalisés. M. Bignon indique que c’est souvent dans les antennes où les postes d’encadrement sont vacants et admet que c’est pourtant dans ces antennes en difficulté que les entretiens sont les plus utiles.  
Attention tout de même à ne pas se laisser leurrer par les chiffres : oui, la quantité est satisfaisante, mais quid de la qualité ? Les managers sont pressés pour réaliser les entretiens dans les temps, mais les salarié·e·s doutent parfois de l’intérêt ou de l’utilité de ces entretiens. Ils n’ont souvent même pas le temps de les préparer correctement. M. Bignon assure que les services RH accompagnent les managers pour les aider à mener des entretiens « plus qualitatifs ».

Situation de l’alternance :

Le nombre d’alternant·e·s progresse dans le réseau et on peut s’en réjouir. Mais là aussi,  attention à ce qui se cache derrière les chiffres : offrons-nous une formation de qualité aux salarié·e·s apprentis ? Côté journalistes, à l’issue de leur contrat, les alternant·e·s doivent passer devant un jury qui décidera s’ils sont suffisamment qualifiés pour décrocher la sacro-sainte « immatriculation » et intégrer le vivier des CDD. Mais, quand on forme un journaliste pendant deux ans et qu’il n’est pas immatriculé, comme cela s’est produit notamment pendant la période covid, ne s’agit-il pas d’un aveu d’échec de la part de l’entreprise ? Alors même que ces alternant·e·s sont parfois utilisés pour boucher les trous des plannings pendant leur apprentissage. 

Egalement au programme de ce CSE :
– la commission logement du 24 juin 2022, revient sur les dispositifs d’aide au logement ou d’accession à la propriété au sein de l’entreprise, mais les élus et la direction s’accordent à dire que les salarié·e·s n’en bénéficient pas suffisamment, notamment par manque d’information. Le compte-rendu de la commission à lire ici.
– les Activités Sociales et Culturelles envisagent d’organiser un voyage pour tout le réseau face aux difficultés de certaines petites antennes à organiser un grand voyage. A noter concernant les non-permanent·e·s : le seuil pour bénéficier des ASC avait été abaissé à 40 jours de collaboration pendant la crise sanitaire, il repasse désormais à 50 jours. Le compte-rendu des ASC à lire ici.
– les lieux de stationnement sur les différents sites du réseau France 3 avec l’épineux problème des nouveaux locaux de la locale de Toulon : il est impossible de se garer dans les alentours ! Les salarié·e·s, contraints de tourner une demi-heure chaque matin dans le quartier, de se garer loin et dans des parkings payants (à leurs frais), ont demandé la prise en charge de cinq places de parking par l’entreprise. Cette demande, qui parait anodine, a déclenché un bras de fer avec la direction régionale qui refuse et propose… de prendre en charge seulement deux places de stationnement, avec obligation pour les salarié·e·s concernés de faire du covoiturage !
– Le mal-être des salarié·e·s encore en hausse avec deux nouvelles alertes sur nos antennes pour RPS. Les élu·e·s constatent que la perte de sens et l’anxiété sont malheureusement toujours présentes chez bon nombre de nos collègues et se répandent largement dans le réseau.

Le compte-rendu complet à télécharger ici

Le prochain CSE du réseau aura lieu les 16 et 17 novembre.
Si vous avez des questions, des doléances, contactez vos élu·e·s Sud au CSE : Nadia Adell, Romane Idres, Béatrice Mariani, et Jean-Yves Olivier ou les élu·e·s et représentant·e·s Sud en région.

A propos Sud Médias Télévision

SUD Médias Télévision, syndicat à vocation nationale, autonome et indépendant, se fixe pour mission de défendre la dignité de chacun dans son travail et de lutter contre la déshumanisation de l’entreprise.