Malaise. L’annonce de Delphine Ernotte, jeudi 5 octobre, de renommer le siège de France Télévisions « Maison Jean-Pierre Elkabbach » a suscité, a minima, la surprise, mais également incompréhension et consternation. Comme si ce n’était pas suffisant, une plaque commémorative sera inaugurée, lundi 9 octobre, par le président de la République en personne. Une annonce et une récupération politique indécentes.
Des décisions que Sud estime inadmissibles, alors que l’ancien directeur de France Télévisions a laissé un souvenir contesté et contestable dans l’histoire du groupe.
Sud dénonce également l’absence totale de concertation des salarié·es, pourtant les premiers concernés. Ils se retrouvent, de fait, associés bien malgré eux à un hommage loin de faire l’unanimité.
Si la présidente de France Télévisions loue un « immense journaliste politique, analyste brillant et acéré de la Vème République », les plus anciens retiendront que la présidence de Jean-Pierre Elkabbach a été entachée par une gestion des fonds de l’audiovisuel public pointée du doigt par la Cour des comptes.
Une situation qui l’a contraint à la démission, seulement trois ans après sa prise de fonction. Les plus jeunes, eux, le connaissent comme consultant sur les plateaux du groupe de Vincent Bolloré, qui, par ailleurs, a annoncé le financement d’« Enquête de complément », une émission à charge contre le magazine « Complément d’enquête » et plus largement, France Télévisions.
Malgré ses « talents d’interviewer », vantés par une partie de la classe politique après son décès, nombre de salarié·es retiennent, quant à eux, son manque d’impartialité, raillé par les humoristes dès le début de sa carrière.
Alors, « taisez-vous » madame la présidente, n’engagez pas la parole des salarié·es.
Sud se joint à la demande d’annulation immédiate de voir le siège de France Télévisions renommé « Maison Jean-Pierre Elkabbach ».
