A l’heure où le projet Tempo est présenté dans les antennes du réseau – qui soulève déjà des questions légitimes de risque de dilution de l’identité de l’information régionale – elle a décidé de supprimer l’édition locale Iroise pendant la seconde semaine des vacances de la Toussaint au profit d’une couverture quotidienne de la Route du Rhum. Un très mauvais signal envoyé aux salariés finistériens. D’autant que l’annonce n’a pas été faite franchement aux principaux concernés. Et le prétexte d’un manque de salariés disponibles pendant les vacances ne tient pas : les équipes auraient été en nombre suffisant pour assurer le maintien de la locale.

Le principe de détrôner ainsi une véritable édition trentenaire de 7 minutes par une PAE sportive sur la durée d’une semaine soulève de sérieuses questions.
Dans l’acronyme PAE, il y a l’adjectif « exceptionnel », et rien ne justifie qu’un événement exceptionnel, si populaire soit-il, dure si longtemps, puisque par définition, il est exceptionnel et, par conséquent, ponctuel.
On peut tolérer que ce soit un choix éditorial, mais en quoi cet événement sportif devrait prévaloir sur une édition d’informations généraliste, de proximité ? Ne sommes-nous pas là en train de flouer le téléspectateur, alors que depuis 30 ans, nous avons gagné sa confiance, au fil des ans ?

Autre motif de colère au bout du monde : nous venons d’apprendre que France 3 Bretagne diffusera France 3 Sat à 18h53 sur les box la première semaine des vacances de la Toussaint. Pourquoi la direction de France 3 Bretagne ne décide-t-elle pas de diffuser Iroise sur ce canal bien plus pertinent pour la locale ?! Pour une fois ! Réponse de la directrice régionale : il ne faudrait pas bousculer « les habitudes des téléspectateurs »… « une réflexion plus profonde sur la diffusion de la locale est en cours »… Des arguments inaudibles pour les salariés d’Iroise quiperdent, jour après jour, le sens du travail puisque leurs reportages ne sont diffusés que sur la TNT.

Nous demandons à la direction régionale de diffuser Iroise sur les box la première semaine des vacances de la Toussaint et de renoncer à sa suppression la seconde semaine, des décisions prises sans concertation, une fois de plus.

Au vu de tous les nouveaux projets éditoriaux qui se profilent, Tempo, qui se précise avec la visite demain à Rennes de Sophie Guillin, puis la nouvelle régie automatisée et, dans son sillage, les nouvelles écritures des futurs JTs dynamiques, il serait sage que la direction veille à instaurer un climat de confiance avec les salariés de la locale. Surtout que ces projets devront être menés à moyens constants. Si la direction souhaite les « embarquer » – une expression très appréciée dans les hautes instances –, il serait préférable que tout changement profond concernant l’éditorial, la technique et les moyens humains, se fasse dans un esprit de respect mutuel.