A l’exception de Sud, tous les syndicats ont signé l’accord d’expérimentation des régies automatisées à Strasbourg.

Que vont devenir les salariés ? Les cœurs de métiers ?

Nous ne sommes pas opposés « par principe » aux évolutions. Nous entendons bien que certains n’ont plus l’impression d’exercer leur métier en pilotant des « caméras boules » au joystick ou en faisant play/stop pour lancer des sujets. Face à ce constat, nous attendions de cet accord qu’il prévoit des garanties, des engagements fermes sur la préservation des cœurs de métiers (en remettant des moyens de vidéo mobile en région, en promouvant les activités en équipes légères, par exemple). Mais à la place, on pouvait lire dans une version précédente du projet d’accord :

« L’exploitation de l’AAMIS [l’Automate] pourrait permettre à terme de libérer du temps à une partie des salarié(e)s, voire permettre des reconversions, et de contribuer à d’autres contenus éditoriaux sur le linéaire et le non-linéaire. »

Si ce passage a disparu de l’accord final, l’intention première, ainsi que les grandes orientations stratégiques de l’entreprise (le web), demeurent inchangées. Ainsi, la direction rêverait-elle de mettre tout le monde à l’écriture d’articles web ?
Rien n’est écrit, tout est possible.

Les seules véritables garanties apportées par cet accord sont le doute et l’inquiétude légitimes pour les salariés.

C’est quoi la qualité ? C’est quand on voit et on entend un truc ? Alors c’est bon.

Une autre inquiétude majeure concerne la qualité de nos éditions et de nos programmes. Au moins, cette inquiétude semblait partagée par quelques syndicats. Le Robert définit la qualité comme « Manière d’être non mesurable (d’une chose) qui donne une valeur plus ou moins grande (s’oppose à quantité) ». Et la direction elle, elle aime bien quantifier. Surtout les effectifs.

Justement, l’automate est-il capable de commuter des plans d’écoutes signifiants lors d’un débat ? Peut-il adapter l’éclairage à la couleur de peau d’un invité ? Étant donné le coût de l’expérimentation, il parait probable qu’un certain niveau de rentabilité soit attendu et que l’économie de postes prévale largement sur tout argument qualitatif. Encore une fois sur ce point, vous ne trouverez aucune garantie dans l’accord. Seulement une « mesure de l’impact sur la qualité de la fabrication des programmes ». Nous aurions sans doute pu compter sur les référents, pour lesquels un appel à candidature vient d’être lancé, cependant ils n’auront aucun pouvoir délibératif. On assure seulement que leur parole sera prise en compte. A la fin, la direction tranchera.

Nous sommes un syndicat de salariés, PTA et journalistes et continuons toutes et tous
à exercer nos métiers au quotidien.
Décision a été prise en Assemblée Générale à l’unanimité de ne pas signer cet accord en l’état.

Malgré tout, nous souhaitons lancer un défi à la direction : Donnez-nous tort.
Faites nous passer pour des alarmistes.
Relancez l’activité, remettez des moyens en région,
ne plantez pas un couteau dans le cœur des métiers

Le tract à télécharger ici